Animée par un fort attachement à la famille, au village d’origine et au « pays », la diaspora ivoirienne n’hésite pas à effectuer des transferts d’argent importants pour prendre soin des siens. Toute chose favorable à la mise en place d’un fonds d’investissement afin d’accentuer l’impact de ces investissements en Côte d’Ivoire.
Créations d’entreprise, épargne, export, tourisme, compétences, soft-power, philanthropie et engagement sociétal. Le rôle de la diaspora ivoirienne au service du développement économique et humain, gagne à être consolidé et ses fruits nombreux. « Il est temps d’établir un nouveau pacte avec la diaspora », fait savoir Samir Bouzidi, expert international en mobilisation des diasporas africaines de passage à Abidjan.
Selon lui, la diaspora ivoirienne a les moyens de soutenir le développement de secteurs tournés naturellement vers l’international tels que les TIC, le Tourisme et à fort impact tels que la santé, l’agrobusiness, les énergies, la formation professionnelle. Également, les nombreuses success stories ivoiriennes dans le sport, culture, business (finance…) et sciences ont beaucoup à apporter en termes de soft-power et d’image. Sur ce dernier point, le Sénégal récent champion d’Afrique de football était constitué à 75% de joueurs nés à l’étranger (en France majoritairement).
Dans cette perspective, le gouvernement ivoirien doit adopter une approche plus inclusive de l’engagement de sa diaspora. S’investir plutôt qu’investir, où chaque membre de la diaspora pourrait apporter une contribution selon ses moyens et aspirations. Cette disposition pourrait créer un nouveau partenariat gagnant-gagnant, avec les Ivoiriens de l’extérieur à condition d’intégrer cet aspect multidimensionnel en phase avec les enjeux macroéconomiques nationaux.
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« La Côte d’Ivoire peut compter sur une volonté politique forte d’intégration de sa diaspora et d’une croissance économique soutenue synonyme de nombreuses opportunités. Cela passe par une stratégie nationale d’engagement de la diaspora portée par une institution forte apte à gérer des actions transversales mêlant différents ministères et administrations tout en stimulant le secteur privé », fait savoir Samir Bouzidi.
Avant la Côte d’Ivoire, le spécialiste a rendu visite à un certain nombre d’officiels sénégalais et ivoiriens dont les responsables du CEPICI et des décideurs du secteur privé (services financiers) en lien avec la diaspora ivoirienne. Parmi les missions en cours, le lancement d’un fonds d’investissement impliquant la diaspora malienne, un profilage de la diaspora sénégalaise, une feuille de route de la mobilisation de la diaspora mauritanienne pour l’investissement ou encore le lancement d’une première néobanque pour la diaspora tunisienne.
Autres axes stratégiques prioritaires : structurer une connaissance plus fine de la diaspora par des études ad hoc et/ou analyse des datas existantes ce qui doit permettre de segmenter les dispositifs et mieux impacter les actions.