16 avril 2004, 16 avril 2021. Cela fait 17 ans jour pour jour que le journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer a disparu sur le parking d’un hypermarché d’Abidjan. Les années sont passées, mais le mystère demeure toujours.
Qui a tué Guy-André Kieffer ? Depuis 17 ans, cette question reste sans réponse. Le 16 avril 2004, le journaliste franco-canadien avait rendez-vous sur le parking d’un supermarché des Deux-Plateaux, à Abidjan avec le beau-frère de l’ex-première dame Simone Gbagbo, Michel Legré. Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations compromettantes pour certaines personnalités ivoiriennes, au sein de la juteuse filière du cacao. Les années se sont écoulées, mais l’enquête est toujours au point mort.
Alassane Ouattara en 2014 avait promis à Reporter sans frontière (RSF) qu’il engageait à mettre tout en œuvre « pour que la lumière soit faite sur cette affaire pour que l’on sache ce qui s’est passé ».
En 2016, un milicien pro-Gbagbo avait accusé le commandant de gendarmerie Anselme Séka Yapo, chef de sécurité Simone Gbagbo, d’avoir tué et incinéré le cadavre du journaliste. Ce dernier a nié être impliqué dans la disparition du franco-canadien. Cette même année, un autre témoin avait affirmé à son tour que le corps de Guy-André Kieffer avait été enterré sous une maison au sud d’Abidjan. Mais cette révélation s’est avérée fausse.
Le principal suspect, Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, ainsi que l’ancien ministre de l’Économie Paul Antoine Bohoun Bouabré qui paraissaient comme principaux suspects, n’ont jamais été inquiétés. Bohoun Bouabré est décédé en 2012, Michel Legré en 2016. Et, l’on ne saura jamais ce qui liait ces trois personnes.
Du côté de la famille de la victime, pas question de baisser les bras. Elle est déterminée à poursuivre cette affaire. Et ce, quel que soit le temps que cela prendra.
« Dans un dossier, quand il s’écoule trop de temps sans que rien ne se passe, on oublie les choses. Et c’est un dossier qui ne doit en aucun cas être oublié. C’est une affaire qu’on ne laissera pas tomber », a expliqué Me Alexis Gublin, avocat de la famille Kieffer.
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Pour rappel, en 2004 la Côte d’Ivoire était coupée en deux du fait d’une rébellion dirigée par Guillaume Soro, qui contrôlait 60% du pays. Et, la fuite du cacao ivoirien vers les ports de certains pays de la sous-région avait pris des proportions alarmantes. De nombreuses personnalités de l’époque étaient impliquées dans ce trafic.