Le chanteur ivoirien DJ Arafat, star du coupé-décalé, est mort ce lundi 12 août des suites d’un accident de la circulation survenu, dans la nuit, a annoncé la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI) sur son compte Twitter.
Vers 23h ce 11 août, la star ivoirienne du coupé-décalé DJ Arafat et un groupe d’amis ont pris leur moto à Abidjan. L’artiste, amoureux de la vitesse, a alors cabré son véhicule, c’est-à-dire qu’il a soulevé sa roue avant pour rouler sur sa seule roue arrière.
Quelques mètres plus loin, il a percuté un véhicule conduit par une journaliste de Radio Côte d’Ivoire, dans le quartier d’Angré. Le choc a été violent, comme en témoignent les images de l’engin complètement détruit diffusées sur les réseaux sociaux.
D’autres vidéos montraient DJ Arafat allongé sur la route, inconscient. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital. De nombreuses rumeurs avaient depuis circulé quant à son état de santé – fractures, décès ou encore consommation d’alcool et de stupéfiants – réfutées par Yves Jay Jay, le chargé de communication du chanteur.
Ce dernier avait publié un message sur son compte Facebook pour rassurer les fans. D’après lui, DJ Arafat était toujours en réanimation, mais dans un état stable.
Selon le magazine ivoirien Life, la journaliste de Radio Côte d’Ivoire percutée est elle toujours hospitalisée. Elle serait désormais hors de danger, mais reste en observation.
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Joint par RFI, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, est revenu sur la chronologie des événements. « J’ai été informé, ce matin, sous le coup de 9h, heure locale, que l’artiste DJ Arafat était admis dans une clinique de la place, à la suite de l’accident qu’il aurait fait hier, à moto. Le temps de prendre les dispositions pour me rendre dans cette clinique, j’ai été appelé par l’hôpital, autour de 12h qui m’a informé que l’artiste était mort, dans la matinée. […] Il m’a été dit qu’il était gravement blessé et que c’était un accident très grave parce que c’est un accident en moto sans casque, et c’est souvent mortel, ici, en Côte d’Ivoire, ce type d’accident », a-t-il déclaré.
« Une grosse perte pour la culture et la musique ivoiriennes »
Après l’annonce de la mort de DJ Arafat, ce lundi après-midi, l’heure est au recueillement. Maurice Bandaman évoque une grande perte pour la Côte d’Ivoire.
« En tant que ministre de la Culture, j’ai, pour ce jeune homme, un respect que nous avons toujours célébré. Nous l’avons décoré l’année dernière, en tant qu’officier de l’Ordre du mérite culturel, et donc c’est une grosse perte pour la culture et la musique ivoiriennes. […] Un artiste ne meurt jamais. Le corps est déjà peut-être inerte, mais l’artiste vit toujours à travers ses œuvres. La meilleure façon de pleurer DJ Arafat, c’est de le célébrer, de faire en sorte que sa mémoire vive et que nous puissions publier son œuvre », a ajouté le ministre ivoirien de la Culture.
« Il n’y a pas plus populaire que DJ Arafat » en Côte d’Ivoire
RFI avait reçu DJ Arafat, il y a un peu plus d’un an. C’était dans l’émission « Légendes urbaines » présentée par Juliette Fievet. Cette dernière se trouve en ce moment à Abidjan. Elle témoigne de la désolation de tous les fans de la star et ils sont nombreux.
« Nous sommes en deuil national. Je marchais dans un hôtel. Les mamans qui lavent le sol ou les jardiniers pleuraient. Les barmans pleuraient. Vous savez, ses fans, on les appelle les « Chinois ». Ils sont tellement nombreux, ses fans, que c’est la « Chine populaire ». Les gens courent dans la rue. Personne ne veut y croire, en fait. Et tout le monde est sous le choc. Je crois que, sincèrement, même si un homme politique était parti, cela n’aurait jamais fait cet effet-là. Arafat a largement dépassé les frontières de la musique. Arafat, c’était l’enfant du peuple. Il était matière à débat évidemment parce que c’est un personnage rocambolesque mais quoi qu’il arrive, il était dans le cœur des gens. Il n’y a pas plus populaire qu’Arafat en Côte d’Ivoire », soutient-elle.
Sur l’apport de DJ Arafat au coupé-décalé, Juliette Fievet explique qu’il était l’incarnation même du coupé-décalé.
Source: RFI