L’avènement des mini bus l’Abidjanais dans le milieu des transports terrestres n’est pas apprécié par tous dans le secteur. Ces véhicules ont maille à partir avec des syndicats qui ont des griefs contre eux. Qu’est-ce qui leur est reproché ? Doumbia Mory, le président de l’Union des transporteurs d’Abobo, explique. Entretien.
Des mini bus l’Abidjanais, un nouveau moyen de transport vient de rentrer en circulation à Abidjan. Quelle est votre appréciation de la mise en circulation de ces véhicules ?
Les mini bus l’Abidjanais sont les bienvenus. Et nous remercions pour cela le ministre des Transports et son directeur de cabinet pour la mise en circulation de ces véhicules.
Depuis la mise en service de ces mini bus, des informations font état de ce que les syndicats ne les apprécient pas beaucoup. Que leur reprochez-vous ?
On s’oppose à ces véhicules parce qu’ils ne veulent pas se conformer aux règlements des syndicats de transport. C’est tout à fait normal donc qu’ils subissent la loi syndicale. Il est vrai que ces véhicules annoncent la poursuite du renouvellement du parc auto, mais ils ne sont pas au-dessus de la loi. Nous avons plus de 1000 gbakas dans la commune d’Abobo. Si ces 1000 gbakas se conforment aux statuts et règlements du syndicat, les 15 nouveaux mini bus. Ils doivent aussi le faire. Nous n’allons pas détruire 1000 gbakas à cause de 15 véhicules. C’est tout ce que nous leur demandons, sinon nous n’avons aucun problème avec eux.
Qu’entendez-vous par se conformer aux statuts et règlements du syndicat ?
Chaque métier à ses règles. Au niveau des médias par exemple comme vous 7info, lorsque des publicités passent, il y a des droits qui sont payés pour qu’en retour vos responsables puissent vous payer le salaire. Si les propriétaires de ces publicités ne paient pas les droits, est-ce que leurs publicités passent sur vos antennes ? Nous sommes des syndicalistes et nous sommes à la gare. C’est un lieu bien organisé par des jeunes qui travaillent avec nous. Nous sommes des responsables syndicaux, mais nous avons nos jeunes qui sont sur le terrain. Ils viennent à 4h du matin pour organiser le terrain et permettre à la population de se déplacer sans problème. Sur le terrain, lorsque tu charges des passagers, il faut payer. C’est ce qui est écrit dans notre règlement. En outre, pour les voitures qui sont nouvellement mises en circulation, il y a un droit de ligne à payer. Mais les mini bus ne veulent pas payer ce droit. C’est cela le problème. Dieu merci, c’est un projet de l’État, et le ministre veut accompagner les jeunes. Mais quand vous refusez de vous conformer à la règle, vous donnez la possibilité à ceux qui viendront plus tard de ne pas se conformer à la règle également. Et au-delà, il y aura opposition avec les syndicats. Mais nous espérons ne pas en arriver là. Nous avons des discussions qui avancent. Nous avons déjà été deux fois à la préfecture de police et c’est prometteur. Nous sommes convaincus que tout va rentrer en ordre.
Quelle solution donc parvenir à une cohabitation pacifique entre vous et les mini bus ?
Comme déjà le ministre des Transports est informé de la situation, ils vont les faire venir à la raison en disant aux mini bus qu’ils ne sont pas au-dessus des syndicats. Et ils ne doivent pas s’opposer aux syndicats.
Aux conducteurs des mini bus l’Abidjanais, je voudrais dire ceci : ils sont aujourd’hui propriétaires de ces véhicules. Grâce au président de la République et au ministre des Transports, ils en ont bénéficié. Je voulais seulement les rassurer que nous ne sommes pas leurs ennemis. Nous leur disons seulement de se soumettre à la règle dans le milieu des transports pour qu’on puisse rouler dans le même sens.