Le samedi 1er février, le prédicateur populaire a réuni une foule de fidèles lors d’un service religieux évangélique dans un stade en plein air, promettant « miracles » et « prospérité ». Au moment où le prédicateur star a versé de « l’huile sainte » sur le sol, les fidèles se sont rués pour la toucher dans l’espoir de recevoir les bénédictions désirées. La bousculade a causé la mort d’au moins 20 personnes, dont 5 enfants.
« Jusqu’à présent nous avons dénombré vingt morts, mais le nombre pourrait augmenter car il y a eu au moins seize blessés », a rapporté un responsable gouvernemental à l’AFP. La bousculade a eu lieu au moment où un prédicateur populaire a versé de l’« huile sainte » sur la terre boueuse, invitant les fidèles à poser le pied à l’endroit où il l’avait versée. Dans l’espoir d’être guéris de leur maladie, les fidèles se sont précipités pour toucher cette huile et une vingtaine de personnes ont perdu la vie après avoir été piétinées dans la bousculade ont expliqué des témoins.
Ce jour là, la messe religieuse était dirigée par Boniface Mwamposa, autoproclamé « L’apôtre » ou « Bulldozer », à l’origine du mouvement évangélique « Lève toi et brille Tanzanie ». Elle se déroulait dans un stade situé à Moshi, dans le nord de la Tanzanie. Peter Kiwelo, un témoin ayant assisté à la messe a déclaré « C’était horrible, les gens ont été piétinés sans merci (…) C’était comme si le prédicateur avait jeté des liasses de dollars (…) puis il y a eu tous ces morts ».
Boniface Mwaposa s’est enfui directement après le drame. Le dimanche matin, sur les ondes de la télévision nationale, le chef de la police tanzanienne Simon Sirro a invité le prédicateur fugitif à se rendre. Quelques heures plus tard, il a été intercepté au port de Dar es Salam, à 530 km de Moshi. Une enquête est actuellement en cours pour faire toute la lumière sur l’affaire.
Depuis quelques années, la Tanzanie fait face à une augmentation du nombre de pasteurs de « l’évangile de la prospérité », qui promettent miracles et prospérité aux fidèles. Dans un communiqué, le président tanzanien John Magufuli a déclaré « Je suis vraiment désolé pour la mort de ces Tanzaniens ». Par ailleurs, Simon Sirro a déclaré que la police se pencherait sur la manière dont les organisations religieuses gèrent des messes auxquelles participent souvent des centaines de personnes.
Manuela Pokossy-Coulibaly