La digitalisation de la gouvernance en Afrique est au centre des échanges lors de la première journée de l’African digital week qui se tient à Abidjan du 17 au 19 janvier 2018. Les panélistes et les participants sont d’accord pour percevoir le retard de l’Afrique par rapport à l’occident, en la matière, comme une opportunité de développement.
Tisser sa toile numérique en esquivant les erreurs des devanciers, notamment en termes de protection des données. Les participants au troisième panel de la première journée de l’African digital week qui se tient à Abidjan du 17 au 19 janvier 2018 partagent cet avis. Si l’Afrique est en retard par rapport à l’occident, 25 ans après l’entrée du numérique, il ne faut pas être pessimiste. C’est ce qui ressort du thème « e-gouvernance et la participation citoyenne en Afrique ».
A ce sujet, le panéliste Bouraima Traoré, manager senior équipe planification chez Orange Côte d’Ivoire développe son point de vue : « le retard doit être perçu comme une opportunité car c’est une possibilité pour mieux se projeter. En termes de protection des données, les technologies les plus récentes sont les plus efficaces et les moins coûteuses », estime-t-il. Il étaye son argumentation par le fait que les devanciers occidentaux sont en train de réadapter le matériel, alors qu’en Afrique, on se numérise avec les technologies récentes. Pour M. Traoré, pour atteindre la e-gouvernance, le contenu est un challenge. Aussi, faut-il tenir compte de la façon de communiquer les projets à la population, se référant à l’open data. Le panéliste indique que la vision d’Orange est la modernisation de projets. Aussi la maison participe au développement du numérique par la mise en place d’infrastructures, de data center.
Le second panéliste, Cissé Kane, président de l’organisation panafricaine de la société civile africaine sur la société de l’information décrit quant à lui, les obstacles à la participation citoyenne. Il observe un retard au niveau des municipalités, de la recherche d’emploi, les pièces d’état civil etc.
« L’Afrique a encore du retard qui empêche la participation citoyenne (…) Il faut quitter le piédestal d’utilisateur pour être acteur », estime M. Kane. Pour lui, il faut aller au-delà du mobile pour la connectivité en favorisant les câbles, la fibre optique, le satellite. M. Kane suggère plus d’investissement pour incruster les TIC dans les habitudes, dans le tissu social. Pour ce faire, les panélistes insistent sur la nécessité de former et de sensibiliser la jeunesse.
L’African digital week est à sa première édition. L’événement planche autour du thème : « Quels modèles de transformation digitale pour réussir le développement économique et social de l’Afrique ». C’est une initiative de la Commission économie numérique du patronat ivoirien et ses partenaires.
Nesmon De Laure
Source: rédaction Pôleafrique.info