Il n’y a pas d’Ebola en Côte d’Ivoire. Selon de nouvelles analyses effectuées par l’Institut Pasteur de Lyon en France, la Guinéenne de 18 ans présentée par les autorités ivoiriennes comme infectée par le virus, mi-août, « n’a pas eu la maladie ».
C’était une fausse alerte. Un communiqué de presse a mis fin à la guéguerre diplomatique entre la Côte d’Ivoire et la Guinée. Après de nouvelles analyses, le cas d’Ebola détecté en Côte d’Ivoire n’en était pas un. « Comme recommandé par le Règlement sanitaire international (RS12005), les prélèvements ont été également envoyés pour une confirmation dans un laboratoire de référence qui est accrédité pour les fièvres hémorragiques virales », annonce le communiqué du ministère de la Santé. « C’est ainsi que le laboratoire Bio-Mérieux de Lyon, qui a été identifié, a reçu les prélèvements le 27 août 2021. Les résultats revenus étant négatifs tant pour la PCR que pour la sérologie, le Gouvernement a décidé de classifier cette patiente comme non-cas de Maladie à Virus Ebola », poursuit le communiqué lu le mardi 31 août 2021 par le ministre Pierre Dimba.
Depuis le samedi 14 août 2021, le contraire était pourtant soutenu par les autorités sanitaires. Elles évoquaient la découverte d’un cas confirmé à l’Ebola au CHU de Cocody, l’un des plus grands centres hospitaliers du pays, après l’examen d’un échantillon prélevé le 13 août 2021 aux urgences médicales. Il s’agissait d’une jeune étudiante âgée de 18 ans, de nationalité guinéenne. Cette dernière « a quitté Labé en Guinée à destination d’Abidjan par voie routière. Elle est arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août et a été diagnostiquée et prise en charge immédiatement par nos services sanitaires, le 12 août 2021 à 20 heures », indiquait un communiqué produit à cet effet avant de préciser que « c’est un cas isolé ».
L’information avait créé la psychose. Les grands moyens ont même été déployés pour riposter contre la maladie. 5000 doses de vaccins contre la maladie sont venues de la Guinée pour la cause. Une séance de désinfection a eu lieu aux urgences du CHU de Cocody, des personnels de santé ont été vaccinés. Les cas contacts étaient recherchés en vue de recevoir aussi des injections.
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Pis, la déclaration de ce supposé cas positif à l’Ebola a manqué de créer une brouille entre la Côte d’Ivoire et la Guinée. Le 19 août 2021, Conakry qui doutait de la véracité du cas positif avait demandé à Abidjan de procéder à de nouvelles analyses médicales, suscitant le courroux des autorités Ivoiriennes.
« Les autorités guinéennes doutent du diagnostic clinique, moi je ne doute pas de mon analyse, je suis infectiologue et clinicien, on ne peut pas se tromper dans la présentation clinique », avait déclaré à l’AFP Serge Eholié, chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville à Abidjan qui a accueilli la malade. Et d’ajouter que : « Quand on parle de maladie à virus Ebola, il y a plusieurs formes…elle a les symptômes qu’on retrouve dans le virus Ebola, la fièvre, la diarrhée, elle vomit, elle est fatiguée ».
Ce nouveau diagnostic donne raison aux autorités guinéennes.