Comment sécuriser les frontières ivoiriennes ? La fermeture pour des raisons sanitaires n’a pas empêché la découverte d’un cas confirmé d’Ebola dans la capitale économique, Abidjan. Il s’agit d’une ressortissante guinéenne qui a réussi à entrer sur le territoire national.
Cette situation soulève avec acuité la question de la porosité des frontières ivoiriennes et des risques qui en découlent. Selon certaines informations, le cas confirmé à l’Ebola, aurait voyagé à bord d’un car de transport, avant de traverser la frontière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée par une voie détournée, trompant ainsi la vigilance des forces de l’ordre.
Pourtant en Côte d’Ivoire, une commission pour la délimitation des frontières, la démarcation et leur gestion a été mise en place. Quelle stratégie pour éviter une telle situation à l’avenir ? 7info a posé la question aux responsables de cette commission.
« Ce qu’il faut savoir, la commission nationale des frontières n’a pas pour compétence la sécurisation des zones frontalières. Notre rôle est plutôt de sensibiliser les populations pour une franche collaboration avec les forces de défense et de sécurité sur place. Les frontières officielles sont sécurisées, mais il existe plusieurs zones de passage non officiel, qui échappent au contrôle de nos forces. Les clandestins peuvent passer par la rivière, la forêt ou d’autres voies détournées. Il devient dans ce cas, difficile de contrôler ces endroits », a reconnu un membre du secrétariat exécutif de la commission nationale des frontières dirigée par Konaté Diakalidia.
Des solutions pour une surveillance accrue des zones frontalières existent. Mais elles ne peuvent se faire sans la collaboration des personnes qui habitent ces localités. L’approche proposée par la CNFCI est donc différente. Il s’agit d’impliquer les civils et les élus locaux dans la sécurisation de ces zones dites sensibles. Car une frontière mieux gardée prête le flanc au développement socio-économique.
« Ce que nous faisons au niveau de la commission nationale des frontières, c’est de sensibiliser la population et les élus locaux sur l’importance de collaborer avec nos forces de sécurité. Nous avons identifié 695 espaces frontaliers en Côte d’Ivoire et avons créé des comités de veille dans ces localités afin de prévenir la situation que nous vivons avec ce cas d’Ebola, qui est entré de manière frauduleuse dans le pays. 441 comités ont ainsi été créés, mais n’ont pas encore été installés. Nous attendons d’avoir les moyens de le faire et pensons à juste titre que ces nouvelles dispositions permettront de mieux sécuriser nos frontières et ainsi d’amorcer sereinement leur développement », a-t-il ajouté.
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Le cas confirmé d’Ebola en Côte d’Ivoire a été en contact tout au long de son voyage avec d’autres personnes dont certaines ont été identifiées. Les autorités sanitaires invitent les autres à se rendre dans le centre de santé le plus proche en cas d’apparition des symptômes de la maladie.