La découverte d’un cas positif à l’Ebola en Côte d’Ivoire ne rassure pas la région du Tonkpi dans l’ouest du pays. Cette zone qui fait frontière avec le Liberia et la Guinée vit la peur au ventre. Les autorités sanitaires, administratives et militaires sont sur pied de guerre contre la maladie. L’on annonce des initiatives pour parer à toutes éventualités.
« Au lendemain de l’annonce du cas confirmé en provenance de la Guinée, nous avons été instruits de mettre tout en œuvre afin que les comités de veille se remettent au travail. Nous organisons un séminaire à l’attention des autorités préfectorales et les acteurs clés du système de surveillance et de prévention des maladies hémorragiques à nos frontières », a indiqué le directeur régional de la santé du Tonkpi, Dr Tia Mamadou.
Durant deux jours, ces acteurs clés du plan de riposte des Maladies à fièvres hémorragiques vont réfléchir sur les questions relatives au renforcement de la coordination des interventions de préparation et de riposte contre ces maladies et les autres événements de santé publique, quelles que soient leurs origines et leurs natures. Les objectifs sont de passer en revue les axes du plan de contingence; faire le bilan des interventions; analyser les capacités en matière de préparation et de riposte du système de santé dans les zones concernées face à une éventuelle menace et présenter les actions innovantes au niveau communautaire.
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« Nous sommes conscients de la gravité de cette maladie. Il faut prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter le pire ici. Nous allons appuyer le personnel de la santé et les forces de l’ordre pour une surveillance plus accrue », a soutenu Dr Ouattara Lacina, le maire de la ville de Danané.
Au niveau sécuritaire, les acteurs sont également à l’œuvre pour que la mesure de fermeture des frontières qui est toujours en vigueur soit respectée. « Nous nous en tenons aux décisions que prennent les autorités sanitaires. Pour ce qui concerne les frontières, elles sont fermées et nos hommes veillent. Nos frontières sont poreuses, et il est certain que des individus passent souvent par des voies détournées pour se fondre dans la population une fois sur le sol ivoirien. C’est sûrement ce qui a fait venir ce cas dans notre pays. Sinon, jusqu’à preuve de contraire, nos frontières sont fermées », soutient un officier sous le sceau de l’anonymat.
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La population quant à elle, s’en remet aux autorités. « Nous regardons les autorités compétentes. Mais ce qu’il faut dire, c’est qu’il y a trop de laisser-aller dans notre pays. On nous parle de la porosité de nos frontières. C’est vrai, mais les gens passent même par les routes dites fermées. Cela nous expose énormément. Il faut que chacun joue véritablement son rôle », souhaite Zran Rodrigue, fils de Man.