Le gouvernement de Muhammadu Buhari n’est pas disposé à autoriser la dévaluation du Naira, la monnaie nigériane. Selon les autorités du pays, les difficultés constatées sont causées par la crise sanitaire du Coronavirus. Alors pas question de s’alarmer.
Le Franc CFA a connu cette situation en 1994, bouleversant du coup la vie des populations par la réduction de leur pouvoir d’achat. La dévaluation du FCFA avait pourtant, selon les spécialistes, permis à cette monnaie de s’aligner sur le Franc Français à l’époque et ainsi stabiliser l’économie des pays qui la partageait. Le Nigeria fait face à une deuxième dévaluation de sa monnaie après celle de 2016.
Selon le FMI, « les administrateurs ont noté des taux multiples (écart entre le taux officiel et celui du marché parallèle), la flexibilité limitée et les pénuries de devises posent problèmes. Ils ont recommandé une approche graduelle et en plusieurs étapes pour établir un régime de taux de change unifié et clair, l’accent étant mis à court terme sur une plus grande flexibilité ». En d’autres termes, une dévaluation permettra au Naira nigérian d’être plus compétitif à l’extérieur en s’arrimant parfaitement aux autres monnaies étrangères.
Déjà en mars 2020, la Central Bank of Nigeria (CBN) avait rejeté l’idée d’une dévaluation alors que la rumeur enflait. Le Naira est en effet soumis à une forte pression à la baisse avec la chute des cours du pétrole qui génèrent 90% des devises du pays et d’un autre côté, des sorties de devises autorisées des investisseurs étrangers qui font des placements sur des titres publics. Du coup les réserves de change du pays sont fortement impactées et les fluctuations non maîtrisées.
Mais pour le président nigérian, il s’agit d’instabilité due à la crise sanitaire à Coronavirus. Muhammadu Buhari refuse la dévaluation du Naira, assurant que tout rentrerait dans l’ordre dans quelques mois, une fois la situation du covid-19 maîtrisée. La valeur du Naira surévaluée selon le FMI, à plus de 18% ne sera donc pas dévaluée.
Eric Coulibaly
7info.ci