La carte nationale d’identité est objet de toutes les supputations. Jusqu’à la mort de Félix Houphouët-Boigny, les cartes nationales d’identité étaient jaune, à 1000 F le timbre. Les ivoiriens ont eu droit à la carte nationale d’identité verte à partir de 1995. Coût, 5000 F. Pour l’avoir, avec tous les documents administratifs et juridiques, il fallait se rendre au bureau de la sous-préfecture et les agents se chargeaient de l’enrôlement.
Chaque ivoirien en âge de se faire établir cette carte nationale d’identité ne se faisait pas prier pour se rendre dans un centre, pour son enrôlement. A date précise, la carte était disponible. La verte était pour les nationaux et celle de couleur marron, pour les non nationaux.
Les élèves en avaient besoin pour l’examen du baccalauréat et les autres pétitionnaires, pour leurs activités administratives et économiques. Et voilà qu’on en arrive aux CNI de la crise. Avec un extrait d’acte de naissance, nous avons eu ces cartes nationales d’identité dont la légalité a été prorogée par décision gouvernementale.
Elle nous permet encore de mener à bien des activités du quotidien. Avec les photos qui s’effacent au fil du temps. Des ivoiriens qui n’en ont pas eues, se débrouillent avec des attestations d’identité.
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Et maintenant, la confection des cartes nationales d’identité est devenue un enjeu national. Là où l’on attendait un processus qui permette à chacun de se doter de ce sésame, sans se blesser les méninges, se dresse un obstacle, l’insuffisance de sites. Avec, en prime, dit-on, des agents de l’ONECI qui seraient peu courtois.
Pourquoi n’avoir pas attendu de mobiliser du personnel disponible avant de lancer l’opération ? A croire que le pouvoir aime à se faire ridiculiser ou taper dessus. Ne pouvait-on pas faire les enrôlements, sans restriction de temps, comme avant dans les bureaux de sous-préfectures, pour éviter ces attentes interminables ?
Il est évident que les 11 millions de requérants attendus dans les bureaux, si rien n’est fait dans le sens de l’amélioration du processus, ne pourront pas s’enrôler à temps avant octobre prochain. Quel chef d’entreprise laissera ses travailleurs, prendre deux heures ou 5h d’attente pour un enrôlement ? Dans une ville comme Abidjan, avec son lot d’insécurité, les autorités auraient pu éviter ce casse-tête à leurs compatriotes.
Soit il y a assez de points d’enrôlement, de machines et d’agents qui permettent aux ivoiriens d’obtenir leur carte d’identité avant octobre ; Soit il serait opportun d’attendre la fin du processus électoral pour lancer le processus. Car la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui cristallise crispations et suspicions inutiles.
N’y-a-t-il pas assez de jeunes ivoiriens, qui ont une maîtrise de l’outil informatique, à même d’enrôler les requérants ?
Une opération administrative banale est devenue un casse-tête. C’est notre talent Ivoirien, de tout focaliser sur la politique ou de prêter à chacun des intentions cachées, qui a encore frappé. Pourtant, la carte nationale d’identité, sert à tous les actes administratifs quotidiens, pas seulement le vote présidentiel qui n’a lieu, lui, qu’une fois chaque 5 ans. Il faudrait une meilleure communication de l’ONECI, des clarifications, les moyens nécessaires, pour dissiper les inquiétudes et les doutes.
Par Adam’s Régis SOUAGA
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