Ce jeudi 19 septembre, une dizaine d’hommes des Forces Spéciales se sont illustrées d’une manière non prescrite, c’est un euphémisme, dans leur code de conduite, à la préfecture de police d’Abidjan. Dieu merci, en dépit de la situation confuse, aucun n’a fait usage de son arme à feu.
Partis « négocier » selon eux, la sortie d’un des leurs, raflé en civil et sans papiers à Abobo, leur façon de faire a provoqué des heurts entre eux et les policiers.
Personne n’admet, les autorités civiles et militaires encore moins, un tel comportement qui apparaît comme un acte isolé. Car, depuis sa prise de fonction au ministère d’Etat, ministère de la Défense, Hamed Bakayoko, arrivé dans un contexte délicat de grogne dans les armées, a fait le job ! Formation, équipement, infrastructures, logistique, cadre de vie, tout est sur le tableau de bord du ministre de la Défense qui ne relâche pas la pression sur ses hommes. Et le lien Armée-Nation-Population, qui s’était tellement relâché, se renoue. La hantise des soubresauts militaires est depuis un vieux souvenir pour les ivoiriens. L’acte de nos trublions, unanimement condamné et ramené à sa juste proportion d’une aventure personnelle par les deux institutions majeures pour la Nation que sont la Police et l’Armée, ne peut cacher cette réalité.
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Qui voudrait incriminer le Ministre de la Défense, le Chef d’Etat-major général des Armées, le commandant des Forces Spéciales, dans une escapade isolée d’individus écervelés qui ne méritent pas leur place dans un corps aussi prestigieux? Uniquement des sourds et des aveugles à l’évidence ou des « attiseurs » de braises aux intentions malsaines.
Les choses ont changé depuis la fin de la crise militaro-politique qu’a connue le pays. La psychologie de l’armée a évolué et avec elle, son comportement. Le tribunal militaire, par des sanctions exemplaires tente de ramener la discipline dans les habitudes des hommes en tenue.
Comme nous l’expliquait un officier qui a assisté aux échauffourées, « il aurait été si simple de venir rencontrer un Officier, poser le problème et plaider pour la libération du camarade. S’il a été conduit ici, c’est qu’il n’a pas su se présenter ou bien a eu un comportement désobligeant à l’endroit des policiers. C’est une suite normale de le conduire au violon et le Procureur de la République est le seul habilité à se prononcer dans ce cas. Mais, on aurait pu trouver une solution sans ces écarts regrettables pour l’image de nos institutions sécuritaires » a-t-il dénoncé. Un coup de fil au Commissaire de service aurait en effet largement suffi.
On ne saurait faire mauvais procès aux policiers d’avoir interpellé un individu qui ne peut justifier de son statut, de sa qualité ni de son identité. Et aucun responsable militaire ne prendrait une telle initiative d’envoyer une escouade à la préfecture de police d’Abidjan pour une épreuve de force.
La tolérance zéro doit être de mise pour les égarés. Les sanctions, nous l’espérons, seront exemplaires.
Par Adam’s Régis SOUAGA