La Côte d’Ivoire, à l’instar du reste du monde, célèbre ce 21 février la Journée internationale de la langue maternelle. L’occasion a été saisie par la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Professeur Mariatou Koné, pour annoncer l’intégration de certaines langues nationales dans le système éducatif du pays dans le cadre du Projet École Intégrée (PEI).
Les langues concernées sont l’Abidji, le Sénoufo, l’Agni, le Malinké, l’Akyé, le Koulango, le Baoulé, le Toura, le Bété et le Yacouba.
Ces langues seront enseignées dans 67 établissements scolaires. Mais la ministre n’a pas encore précisé si cette mesure va aussi concerner les écoles privées.
Selon Mariatou Koné, cette démarche vise à améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages en utilisant les langues maternelles dès le préscolaire, le primaire et dans les programmes d’alphabétisation.
« L’utilisation des langues maternelles au préscolaire, au primaire et pour l’alphabétisation, offre de bonnes perspectives en vue de l’amélioration de la qualité des enseignements et des apprentissages », a-t-elle déclaré.
Elle a également mis en avant l’importance des langues maternelles dans le développement intellectuel et la préservation des cultures.
« Les langues maternelles sont bien plus qu’un simple moyen de communication : elles sont au cœur de l’identité personnelle, du développement intellectuel et de la préservation des cultures », a-t-elle souligné sur ses réseaux sociaux.
La Côte d’Ivoire, qui compte plus de 60 langues locales officiellement répertoriées et une communauté étrangère évaluée entre trois et cinq millions de personnes, cherche ainsi à promouvoir et à préserver la diversité linguistique.
Jusque-là, le français demeure la langue officielle de l’État et celle de l’école. Cependant, l’enseignement des langues maternelles dans le cadre familial demeure prédominant, en particulier en milieu rural lorsque les deux parents partagent la même langue.
Dans les grandes villes comme Abidjan, le français reste largement dominant, sauf dans certains quartiers à forte population mandingue où la langue malinké communément appelé le dioula occupe une place importante.
Avec cette initiative, le gouvernement entend redonner une place plus significative aux langues locales et renforcer leur rôle dans le parcours éducatif des jeunes Ivoiriens.
Tristan E. Sahi