Côte d’Ivoire Société

Education nationale – Après le secondaire le primaire s’annonce dans la grève, les parents d’élèves interpellent le gouvernement

Mis à jour le 1 février 2019
Publié le 01/02/2019 à 10:51 ,

La grève dans les établissements secondaires publics pourrait s’étendre au primaire où l’on annonce aussi un débrayage du 4 au 8 février prochain. Cet arrêt des cours, disent-ils, se fait pour obtenir satisfaction sur plusieurs points de revendications. Dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, PoleAfrique.info a rencontré des acteurs de l’école qui se prononcent sur le silence du gouvernement.

Pour le compte du SYNESCI (Syndicat National des Enseignants du Second degré de Côte d’Ivoire), ce sont cinq points de revendication. Le principal est la revalorisation contributive des indemnités de logement des enseignants du secondaire. Les enseignants de ce syndicat souhaitent  200 000 FCFA, nous révèle Goué Jules, responsable régional du SYNESCI.

« Depuis le 1er octobre soit 4 mois durant, nous avons demandé à rencontrer notre ministre de tutelle pour échanger sur nos revendications, mais nous n’avons jamais été reçus. C’est seulement ce lundi 28 janvier à 13h qu’elle nous a reçus sans trouver de solutions concrètes à nos problèmes », indique Goué Jules. Poursuivant, il annonce que les cours reprendraient ce jeudi 31 janvier mais avec pour consigne de retenir des notes de manière illimitée.

Au primaire, plusieurs points de revendications sont sur la table. L’Intersyndicale de l’Enseignement Préscolaire et Primaire de Côte d’Ivoire a décidé d’un arrêt de travail de cinq jours à compter du lundi 4 au 8 février 2019 inclus. Cette structure comprend 12 syndicats affiliés après une assemblée générale extraordinaire tenue le mercredi 9 janvier. Au nombre de ses préoccupations, l’on note la suppression des cours de mercredi, l’organisation des concours exceptionnels de promotion des emplois des enseignants du préscolaire et du primaire de grade C3 au grade A4, la finalisation du profil de carrière avec l’occupation de l’emploi d’inspecteur pédagogique du préscolaire et du primaire et celui de l’inspecteur à l’extrascolaire de grade A4 créés depuis 2009, la promotion des instituteurs adjoints et instituteurs ordinaires et la revalorisation de l’indemnité de logement. 

Pour Téré Jean Frédéric, l’inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire de Man quartier Libreville, cette grève vient encore empirer la situation. « Nous avons pris acte de leur préavis de grève. C’est un coup dur pour nos enfants. Nous demandons aux enseignants de ne pas troubler les autres en patrouillant à moto pour vider ceux qui font cours  », prévient-il.

Le silence inquiétant du gouvernement

« Depuis près de deux semaines, les enfants des établissements secondaires publics ne vont pas à l’école. C’est grave pour ces enfants dont certains doivent passer des examens. Cela n’émeut personne. La ministre est plus concentrée sur la vie du parti RHDP que l’avenir de nos enfants. C’est la politique qui a pris le contrôle de tout et on se plaît là-dedans », se plaint Diomandé Abou, un parent d’élève. « Il faut que le gouvernement se ressaisisse et n’oublie pas l’essentiel. Il est bon de faire la politique mais il est mieux de s’intéresser à ce pour quoi le peuple choisit ses dirigeants, c’est-à-dire l’amélioration des conditions de vie et le bien-être de la population. Les décideurs doivent prendre à bras le corps tous les problèmes socio-éducatif surtout que l’année 2019 est placée sous le sceau de la solidarité », renchérit un autre. Pour Seydou Doumbia, la Côte d’Ivoire a assez souffert des problèmes politiques. « Il est temps que le gouvernement se détourne un peu des activités politiques, car cela entache la bonne marche de l’Etat », conclut-il. 

Tous les yeux sont rivés sur le gouvernement afin de se pencher sur cette grève des enseignants.

Dan Olivier, Correspondant Ouest 

Source : rédaction Poleafrique.info 

 

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