Côte d’Ivoire Société

Education Nationale- Les frais annexes toujours au programme, des parents et élèves menacent

Mis à jour le 17 septembre 2018
Publié le 17/09/2018 à 6:00 , , ,
Archives, Crédit photo: Apanews

La rentrée scolaire connait beaucoup de tumulte dus aux frais annexes à payer dans les établissements secondaires ivoiriens. La semaine dernière dans la capitale économique du pays la FESCI avait donné de la voix pour dénoncer cet état de fait. Que se passe-t-il dans les établissements de l’intérieur? PôleAfrique.info en a visité quelques uns et a interrogé des parents et responsables syndicaux.

 
Depuis la semaine dernière, nous parlons des frais annexes. Nous avons décrié le fait que les frais soient trop élevés. Nous avons demandé que cela soit réduit où simplement annulé. On a animé plusieurs conférences pour dénoncer mais on constate que le gouvernement reste sur sa position. Mme le ministre Kandia nous fait savoir que les frais sont fixés par les Directeurs régionaux de l’éducation nationale en fonction des réalités des localités. Mais quelles sont ces réalités dont parle Kandia Camara?  Nous estimons que cela est trop avec déjà 6000f en ligne. Nous avons proposé que les frais annexes soient fixés à 5000f sur toute l’étendue du territoire》, propose Traoré Karamoko alias TK, président du Comité Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire, joint à Bouaké par PôleAfrique.info.
 
Dans la capitale du Centre-Nord, les parents étaient inquiets quant à l’effectivité de cette reprise des cours ce lundi au regard de la menace de possibles manifestations violentes de la part d’élèves mécontents du niveau élevé des cotisations au profit des comités de gestion des établissements secondaires (COGES). Ce lundi matin, le décor était au dialogue.
 
Aucune réaction du gouvernement. Et nous voyons les coins barricadés  de part et autre par les policiers. On maintient notre position de réduction. Le COGES et les parents d’élèves nous soutiennent dans cette démarche. Nous sommes ouverts à toute discussion. Nous continuons dans ce sens. Mais, si nous constatons qu’il n’y a pas de changement nous allons aviser et vous informer de la nouvelle disposition》,  assure le jeune étudiant depuis Bouaké.
 
A Man, un tour au Lycée moderne 1 et 2, permet de voir arriver les élèves à pas pesant.  Quelques parents rencontrés dans la cours des établissements ont l’air très abattu. 《J’ai 3 enfants à l’école. Un en classe de 1ere et les deux autres en 3eme et 5eme. Il me faut débourser pour ces enfants beaucoup de sou à cette rentrée scolaire où on ne sait à quelle sauce seront mangés les planteurs de cacao. C’est difficile et les frais annexes qu’il faut payer sont exorbitants en plus de l’inscription en ligne, les fournitures scolaires sans oublier la location de maison pour les enfants. C’est dur et à cette allure, nous les parents, allons nous constituer en groupe pour faire des sit-in devant les édifices religieux et administratifs. Je me demande bien s’il n’y a pas une caisse qui est renflouée sur le dos des pauvres parents d’élèves que nous sommes》, s’interroge Guy Léandre Gba, parent d’élève.
 
Les parents d’élève rencontrés sont sans voix et disent s’en remettre au bon Dieu. Pour les élèves, pas question de payer de frais annexes dont l’utilisation n’est connue de personne. 《On nous fait payer des frais annexes et jusque-là, nous ne savons à quoi cela sert. Ce n’est pas à nos parents de payer des tables-bancs ou de la craie comme on nous fait entendre. Nous revenons des vacances. Nous allons nous organiser pour une manifestation d’envergure les jours qui suivent》,martèle un élève sous le couvert de l’anonymat.
 

A Guiglo, Danané, Duékoué, pour l’heure, c’est la veillée d’arme avant des manifestations, font savoir des élèves joints dans ces localités de l’Ouest du pays. Les différentes positions restent tranchées sur la question des frais annexes. 

Archives, Crédit photo: Apanews
Dan Olivier, Correspondant , Région Ouest
Source:Poleafrique.info
7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE