L’ancien préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié a été nommé par les Nations-Unies, expert international pour l’appui au processus électoral en République démocratique du Congo (RDC). Déjà présent dans le pays, il explique les enjeux de ce scrutin.
L’ancien préfet d’Abidjan a été chargé par les Nations Unies de superviser les élections du 20 décembre 2023. Mais comment organiser des élections dans un pays de 26 provinces et où cohabitent plus de 900 partis politiques, est l’interrogation de Vincent Toh Bi.
Déjà présent dans le pays, l’ex-préfet est le représentant de la Division de l’assistance électorale de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo. Sa contribution est de garantir le bon fonctionnement du processus électoral à venir. Autrement dit, aider à un retour à la stabilité et à la relance économique dans un contexte sécuritaire délétère marqué par des jeux d’alliances politiques inédits.
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L’Ivoirien est bien conscient de la tâche qui l’attend. Pour lui, la RD Congo est « le pays des gigantismes et des superlatifs ».
« Avec ses 2 345 000 km2, soit plus de 8 fois la Côte d’Ivoire ; avec son puissant Fleuve Congo, le 2eme plus puissant fleuve au monde avec ses 50 000 M3/s et le 8ème plus long au monde avec ses 4 700 kilomètres de longueur ; avec ses 50 minerais précieux et stratégiques ; avec ses 155,5 millions d’hectares de forêt couvrant 67% du territoire national, la RDC est le pays des gigantismes et des superlatifs », écrit l’expert électoral sous un poste Facebook qu’il a publié ce lundi.
Sur les clichés qui accompagnent la publication, Vincent Toh Bih Irié s’affiche avec plusieurs personnalités congolaises. Mais aussi des photos officielles aux côtés des drapeaux des Nations-Unies et de la RDC. Dans moins de six mois, 44 millions d’électeurs congolais se rendront aux urnes pour choisir leur nouveau président.
« Comment organise-t-on des élections dans un pays de 26 provinces, de plus de 300 ethnies, de 910 partis politiques, de 44 millions de votants avec un budget total du processus électoral d’environ 1 milliard de dollars (600 milliards FCFA) ? », s’interroge le fonctionnaire international.
Pour gouverner une telle nation, il en appelle à se remémorer l’histoire des peuples et des hommes du continent africain pour relever les défis d’aujourd’hui et ceux à venir.
« Les peuples vont de leurs pas. Ceux qui ont méprisé leurs concitoyens par les décennies passées ont bafoué leurs droits et leurs vies ne sont plus là. Les peuples vont de leurs pas sans que ceux d’ailleurs ne tirent des leçons. Inlassable répétition de l’histoire continentale et d’hommes politiques amnésiques. Les peuples vont de leurs pas et observent les entrées et les sorties des acteurs majeurs de leurs histoires… », écrit Vincent Toh Bi.
Tristan Sahi