Veillée d’armes dans tous les quartiers généraux des candidats en lice pour les élections locales en Côte d’Ivoire. Le samedi 2 septembre 2023, les ivoiriens sont attendus dans les urnes pour le renouvellement des conseils municipaux et régionaux. Mais comment procède-t-on à ces différentes élections ?
C’est le moment des derniers réglages et des dernières consignes, quelques heures avant les votes. Le samedi 2 septembre, les électeurs sont invités à prendre part aux votes pour l’élection des maires et des présidents de conseils régionaux. Mais selon un spécialiste en administration territoriale, c’est une expression usitée qui est incorrecte.
« Les élections qui auront lieu le samedi 2 septembre, ce ne sont pas les élections du maire ou du président du conseil régional comme on l’entend souvent. C’est plutôt les élections de listes pour les conseils municipaux et de listes pour les conseils régionaux. C’est donc une participation à un vote de liste tout simplement. Ici, il s’agit d’un ensemble de conseillers définis en fonction de la loi et de la proportion de la population. Ainsi, la liste qui sera majoritaire et choisie par la population est considérée comme élue », révèle Vincent Toh Bi, l’ex-préfet d’Abidjan et président du mouvement citoyen Aube Nouvelle.
Toujours selon le spécialiste, il y a différents niveaux pour permettre de mettre en place l’exécutif au niveau des mairies et au niveau des régions.
Passée cette étape d’élections de listes municipales et régionales aux deux scrutins, un deuxième processus sera entamé quelques semaines après le 2 septembre.
« L’élection des maires et des présidents de conseils régionaux arrive après l’élection des listes. Schématiquement, le 2 septembre les populations iront aux urnes, et la liste X est déclarée majoritaire donc élue. Quand on fini, il y a la phase du contentieux qui intervient au cours de laquelle la Commission électorale indépendante converge tous les contentieux et organise ce qu’il y a lieu de faire à son niveau. Je précise également que c’est le Conseil d’Etat qui est compétent pour régler les questions de contentieux pour ces élections. Ainsi, lorsque le conseil d’Etat finit son travail et que les listes sont validées, la CEI constitue la liste finale des municipales et des régionales », précise Vincent Toh Bi.
Gestion des conseils municipaux et des conseils régionaux
Au regard des principes établis par le législateur ivoirien, les conseils municipaux et les conseils régionaux sont gérés conjointement par tous ceux qui ont obtenu des voix pendant les élections.
« Dans le process, celui qui est majoritaire prend systématiquement 50% des voix et les 50% restants sont partagés au prorata des voix obtenues par chacune des listes en compétition. A l’issue de l’étape de la constitution des listes finales, la CEI les transmet au ministre de l’Intérieur qui lui, donne instruction aux préfets de régions d’installer les conseils municipaux et les conseils régionaux », explique l’ex-préfet d’Abidjan.
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Une autre élection après celle des listes
C’est la dernière étape du processus de mise en place de l’exécutif au niveau municipal et au niveau régional. Ici, seule la participation des conseillers est nécessaire.
« A un autre niveau, les préfets organisent des élections indirectes dans une salle, auxquelles ne participent que les conseillers municipaux (municipales) et les conseillers régionaux (régionales). Lorsqu’ils sont convoqués dans chaque commune et région, les conseillers municipaux vont procéder à l’élection du maire et de leur côté les conseillers régionaux vont en faire de même pour le président du conseil régional. Précisons qu’il n’est pas évident que celui qui a été élu tête de liste le 2 septembre soit élu maire ou président du conseil régional. Au cours du même processus, les adjoints au maire sont élus de même que les conseillers municipaux, selon un ordre protocolaire. Il en sera de même pour l’élection des vice-présidents et des conseillers régionaux », conclut Vincent Toh Bi, ancien préfet d’Abidjan.
Les populations sont appelées aux urnes, sur l’ensemble du territoire national, le samedi 2 septembre dans le cadre des élections couplées municipales et régionales 2023.
Maria Kessé
