Le témoignage d’une fillette ivoirienne de 10 ans rentrée de Libye par évacuation humanitaire lève un coin de voile sur le fléau de l’émigration clandestine dans le pays.
L’histoire peut vous abasourdir. Une fillette âgée de 10 ans fait partie des 13 mineurs identifiés parmi les 156 migrants ivoiriens en situation de détresse en Libye, rentrés le 13 avril 2017. Précédemment en classe de CM2, elle a, selon ses dires, effectué le voyage toute seule à partir d’Abidjan. « Je suis arrivée au Niger, après j’ai emprunté une voiture pour aller en Libye. J’ai été accueilli par mon coxer ». Le terme coxer fait allusion au passeur. Hésitante à répondre aux questions relatives à son trajet, elle indique tout de même avoir bénéficié de la complicité de sa mère qui vivrait en France. « C’est ma mère qui m’envoyait de l’argent à chaque étape du voyage pour que je puisse la rejoindre. Mon père est en Guinée.» Le cas de cette fillette dont nous protégeons le droit à l’identité et à l’image interpelle sur le rôle des familles dans la filière clandestine. Selon les travailleurs humanitaires, dans 90% des cas, en Côte d’Ivoire, les mineurs candidats à l’émigration clandestine sont soutenus par leurs parents.
Nesmon De Laure
Politkafrique.info