Ce devrait être l’expression d’un ressentiment général face à un phénomène qui fait des victimes. Mais la marche programmée ce samedi 3 mars dans les environs du CHU de Cocody Angré à Abidjan en mémoire au petit « BOUBA » n’aura pas lieu. Les autorités ne l’ont pas autorisée.
« Nous avons le regret de vous annoncer que le rassemblement prévu le samedi 3 mars à 8h devant le CHU d’Angré est annulé. En effet, les autorités communales et préfectorales nous ont expliqués que bien qu’elles soient de tout coeur avec la famille éplorée, un tel rassemblement pourrait être détourné par des personnes malicieuses à des fins de trouble à l’ordre public », annonçait ce jeudi 1er mars en soirée, une note co-signée par Diane Douayé, Hayek Hassan et Nicole Mireille Didier les organisateurs de cette manifestation. Et de préciser leur déception de ne pouvoir se réunir pour « exprimer la légendaire solidarité africaine envers une famille éplorée ».
Selon le service communication du ministère de la Sécurité et de l’Intérieur joint par Poleafrique.info, aucune demande d’autorisation n’a été formulée auprès des autorités pour la tenue de cette manifestation. Il brandit le manque de démarche administrative sérieuse pour cet événement qui requiert par ailleurs une sécurité pour tous les participants.
Le petit « Bouba », Traoré Aboubacar Sidiki de son vrai nom était un garçonnet de 4 ans. Le samedi 24 février dernier, à Williamsville dans la commune d’Adjamé où il vivait avec sa famille, il avait disparu sans que personne ne sache ce qui se passait. Des jours plus tard, le corps du môme est retrouvé enterré à Angré dans la commune de Cocody. Vidé de son sang. Un acte criminel qui continue jusque-là de susciter l’émoi dans toute la Côte d’Ivoire, sur les réseaux sociaux et au-delà. Un présumé auteur de la mort de l’enfant a été interpellé et passera devant la justice pour répondre de ses actes.
Pour des internautes, le refus d’autoriser la marche pour « Bouba » est une politique de deux poids deux mesures. Allusion faite à la marche des députés ivoiriens en soutien aux victimes de Charlie hebdo, le journal français qui a été la cible d’une attaque terroriste en 2015. « Ils préfèrent ÊTRE CHARLIE, mais refusent d’être BOUBA », mentionne un post de Don Risto dans le groupe de discussion « RÉPUBLIQUE-PATRIE-NATION (RPN) », sur Facebook. Sur les réseaux sociaux où cette affaire s’emballe, les internautes dénoncent en outre la tiédeur des acteurs politiques en dehors des multiples déclarations pondues.
En Côte d’Ivoire, le phénomène d’enlèvement d’enfants prend de l’ampleur. Plus un jour ne passe sans annonce de disparition d’enfant sur la toile. Pour les seuls deux premiers mois de l’année 2018, plus de 40 cas d’enlèvement ont été enregistrés à en croire le Front populaire ivoirien.
Richard Yasseu
Source : rédaction Poleafrique.info