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Entretien avec le Colonel Sakho Issa (Commandant du GSPM): « Nous avons tout mis en oeuvre pour éviter d’autres bousculades meurtrières »

Mis à jour le 6 novembre 2018
Publié le 01/01/2017 à 10:46

Colonel, les fêtes généralement sont synonymes de joie et de gaieté. Mais, pour un Sapeur pompier militaire comment sont-elles perçues ?

Pour nous, la fête c’est un moment de stress. Il y a beaucoup d’excitation, et cela fait qu’il y a également beaucoup de débordements. Il faut les contenir, ce qui demande d’être prêt pour ne pas que le pire arrive. C’est pourquoi nous anticipons sur les réactions et les accidents qui peuvent arriver pour pouvoir réagir promptement et secourir les personnes qui en auraient besoin. Pour nous donc, les moments de fête sont un moment de travail pour permettre aux populations de fêter en toute quiétude.

Vous avez parlé du pire. Pour le pompier ivoirien que pourrait être le pire un 31 décembre ?

Le pire pour nous et pour imager, c’est le 1er janvier 2013 où il y a eu les bousculades qui ont fait de nombreuses victimes pendant le lancement du feu d’artifice au Plateau. C’est cela le pire. Pour ne pas que ce genre de chose arrive, il faut être prêt à réagir pour canaliser les foules. Les moyens sont mis en œuvre pour ne plus que cela se reproduise.

Le Groupement des sapeurs pompiers militaires ivoirien dispose aujourd’hui des moyens pour satisfaire les populations ?

Vous avez constaté que depuis quelques années, ce genre de chose ne se produit plus. Nous arrivons à contenir un temps soit peu les manifestations d’envergure. Mais, il se trouve que dans les besoins quotidiens des populations, il arrive parfois que nous soyons dépassés par la demande parce que les moyens ne sont pas aussi importants qu’on le souhaiterait. On remarque que l’ implantation des casernes n’ est pas bien repartie. A Abidjan, qui est une très grande ville, nous n’avons que trois casernes. Malgré cela, nous arrivons tout de même à faire le maximum pour les populations.

Quel message adressez-vous aux populations pour qu’ il y ait des fêtes paisibles ?

Éviter tous les excès. Il est vrai que ce sont des moments qui sont propices à beaucoup de choses, il faut éviter les excès, les attroupements, les mouvements de panique. On sait qu’ il y a beaucoup d’alcool qui circule pendant ces moments-là, mais évitons de conduire lorsqu’on a bu. Ayons le courage de se laisser conduire par quelqu’un qui est sobre. C’est bon de faire une fête le 31 décembre, mais il est encore bon d’être en vie le lendemain 1er janvier. Comme quoi, il vaut mieux arriver en retard quelque part que ne jamais arriver du tout. Je souhaite que les populations restent mesurées dans tout ce qu’elles font parce que le plus important, c’est leur vie.

Quels sont les cas pour lesquels les pompiers sont beaucoup sollicités pendant les fêtes comme le 31 décembre ?

Les 24 et 31 décembre, nous avons beaucoup de cas d’accidents de la circulation. Malgré beaucoup de conseils que donnent les organes de l’Oser et le ministère des Transports, il y a beaucoup de circulation. Les gens effectuent les voyages. Les cars sont remplis, les chauffeurs sont pressés. Donc ce sont les accidents de circulation qui motivent le plus les interventions.

Il y aussi beaucoup d’incendie qui sont dus aux décorations lumineuses dans les maisons laissées sans surveillance. Elles sont très souvent à l’ origine de l’embrasement des maisons. A cela, il faut ajouter que les lendemains des fêtes, les plages sont prises d’ assaut. Et constatons de nombreux cas de noyade. Nous avons donc pris des dispositions aussi bien sur le plan d’ eau lagunaire qu’au niveau des plages et sur les rues pour secourir ceux qui en ont besoin. Je dirai donc à toute la population de fêter sereinement, de ne pas hésiter à appeler. Nous sommes là pour cela et nous veillons pour cela. De fêter en pensant en des lendemains en toute sécurité et dans la santé.

Réalisé par Richard Yasseu
Source : La rédaction Politikafrique.info

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