Leader de ‘’Dimanche pour un environnement sain », une organisation de la société civile, Chérif Moussa rêve de rendre la ville de Danané, dans l’ouest ivoirien à l’image de Kigali la capitale du Rwanda. Dans cet entretien accordé à PôleAfrique.info, Chérif Moussa, présente son mouvement.
D’où est venue l’idée de créer ce mouvement ?
Après les élections municipales du 13 octobre dernier, les populations étaient livrées à elles-mêmes. L’équipe sortante avait abandonné la charge du nettoyage des ordures ménagères dans la ville de Danané. L’équipe rentrante aussi, n’étant pas en activité, nous avons jugé bon de prendre la relève. Nous avons commencé un jour devant la grande mosquée et depuis, les populations ont aimé et nous avons décidé de continuer. Nous avons fait plusieurs sites dont le grand carrefour de la gare MT. Ce dimanche 23 décembre 2018, nous sommes à la mairie pour le grand ménage avant que le maire ne s’installe dans ces bureaux.
D’où tirez-vous les ressources pour faire tout ce travail ?
Pour le moment, nous le faisons sur fonds propres. Des personnes de bonne volonté nous aident aussi. Pour le ramassage des ordures, une âme généreuse nous donne son véhicule. Nous nous retrouvons après le boulot et le peu que nous avons pu avoir, nous partageons un repas.
Ce mouvement continuera-t-il d’assainir la ville ou sont-ce juste des actions d’éclat ?
Nous sommes en train d’y penser. Mais je pense bien que nous serons là au cas où la mairie fait défaillance, pour dénoncer et ramasser les ordures. Si la mairie travaille, on va se retirer mais s’il y a des failles on va intervenir.
Il se dit que ce mouvement est proche de Dr Ouattara Lacina l’actuel maire et de son équipe municipale. Qu’en est-il ?
Ce n’est pas juste. C’est vrai qu’on attend son aide en tant que maire élu. S’il nous épaule, ce n’est pas mal. Ce mouvement est ouvert à tous. Tout le monde peut apporter son aide. Nous avons des engagements vis-à-vis de nos parents. Les gens ont voté Ouattara Lacina pas parce qu’il est Ouattara mais parce qu’il marche avec les enfants d’ici. Nous avons fait sa promotion et s’il ne respecte pas ses promesses, nous serons les premières personnes à le dénoncer. On ne doit pas trahir la confiance de nos parents.
Comment se fait le travail exactement sur le terrain ?
Notre méthode est qu’au cours de la semaine, nous faisons le tour des quartiers et des administrations. Quand on voit qu’il y a des ordures ou des herbes, on convoque une réunion et le dimanche on passe à l’action.
Un appel à tous ceux qui boudent ce travail de civisme.
Certes, ce groupe tire sa source de l’effectif du Dr Ouattara Lacina. Certains d’entre nous étaient avec l’ancien maire qui n’a pas été à la hauteur. Nous appelons tout le monde à se joindre à nous pour prendre soin de notre cité. Je voudrais dire à la population qu’une fois la ville est sale, ce ne sont pas les autorités qui tombent malades. C’est la population. Donc la propreté doit être l’affaire de tous. Qu’on écarte la salubrité des dossiers politiques. Si on le fait, on pourra être comme Kigali, copier l’exemple Rwandais et Ghanéen. Et je pense bien que c’est possible à Danané. Si la population s’associe et s’investit dans ce cadre, avec la volonté, on y arrivera.
Entretien réalisé par Dan Olivier, Correspondant Ouest
Source : rédaction Poleafrique.info