La sensibilisation s’intensifie dans la lutte contre le cancer du sein surtout dans ce mois dit ‘’Octobre rose’’ qui est le moment dédié à cette lutte. Mais il n’y a pas que les femmes concernées. Sur 3 306 nouveaux cas enregistrés en 2020, des hommes ont été aussi découverts. Docteur Mélanie Usher, une anatomo-pathologiste et présidente de l’ONG Willic International révèle dans un entretien accordé à 7info, que le cancer du sein n’est pas seulement l’affaire des femmes.
Comme chaque année, le Programme national de lutte contre le cancer a lancé la campagne de sensibilisation dénommée ‘’Octobre Rose’’ autour du thème ‘’Dépisté tôt le cancer du sein se guérit’’. Quel est votre commentaire ?
‘’Octobre Rose’’ est là et c’est une occasion pour toutes les ONG engag dans la lutte contre cette pathologie de pouvoir mener leurs activités et surtout à la population de pouvoir être sensibilisées. Comme le mentionne le thème retenu cette année, ‘’dépisté très tôt le cancer du sein se guérit’’, je conseille à toutes les femmes d’aller se faire dépister le plus tôt possible.
Qu’est-ce qu’on entend par cancer du sein ?
Le cancer du sein se manifeste par la présence de cellules anormales, qui se multiplient de manière incontrôlée. Ces cellules forment une tumeur maligne, touchant les tissus du sein ou la glande mammaire. La tumeur s’attaque aux tissus sains avoisinants. Le cancer du sein rend les cellules immortelles et elles peuvent également se propager dans l’ensemble de l’organisme, via les vaisseaux sanguins ou lymphatiques : on parle alors de métastases. Le cancer du sein peut se développer et progresser sur plusieurs mois, et même parfois plusieurs années. En Côte d’Ivoire, la moyenne d’âge des malades du cancer du sein se situe entre 40 et 44 ans.
Quels sont les facteurs de risques liés au cancer du sein ?
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine du cancer du sein. Il s’agit notamment des règles précoces, les grossesses tardives, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité, la sédentarité et les antécédents familiaux de cancer de sein.
Dans le cadre du dépistage du cancer du sein, est-ce qu’il existe un autre moyen de le détecter en dehors des examens médicaux ?
Effectivement il en existe. Les femmes ont la possibilité de s’auto-examiner chez elles et c’est ce qu’on appelle faire l’autopalpation. C’est une opération qui est également très importante, très facile à faire et c’est gratuit en plus. L’autopalpation permet en effet de détecter la présence de certaines anomalies au niveau des seins : des masses suspectes, des plis anormaux au niveau de la peau, l’apparition d’un petit creux ou de plaies, la présence de sang ou de liquide au niveau du mamelon. Elles peuvent le faire 1 fois par mois environ 1 semaine après le premier jour des règles et dès qu’elles constatent la présence d’un nodule (boule) ou un écoulement sanguin au niveau du mamelon, il faut aller consulter un médecin.
Le cancer du sein concerne-t-il uniquement les femmes ?
Le cancer du sein concerne en majorité les femmes et 1% des hommes. Les hommes ont du tissu mammaire tout comme les femmes, mais leurs seins sont moins développés. Le cancer du sein chez l’homme est semblable au cancer du sein chez la femme, mais il y a quelques différences. Le risque de cancer du sein pour l’homme augmente avec l’âge. La plupart des hommes qui reçoivent ce diagnostic ont plus de 60 ans. Même si le pourcentage est faible chez les hommes, il faut quand même faire la surveillance.
Quel est votre message à l’endroit des populations à l’occasion de la campagne ‘’Octobre Rose ?
C’est vrai qu’’Octobre Rose’’ est une occasion, mais il faudrait que les mentalités changent, que tout le monde réagisse de façon préventive. Aller se faire dépister avant d’être malade, parce qu’on a compris que quand la maladie est installée c’est tellement compliqué et cher en plus. Combien de temps cela prendra pour que la population se fasse dépister précocement ? Tout dépend de chacun de vous. Ayez donc pour habitude d’aller vous faire dépister même une fois par an. Le dépistage précoce est la meilleure chance de guérison.
Entretien réalisé par Maria Kessé
