L’élection de Jean-Marc Yacé à la tête de la Fédération ivoirienne de Taekwondo (FITKD) a été invalidée. Dans trois mois, les prétendants au poste de président de la FITKD devront à nouveau s’affronter. Me Alain Zunon, ceinture noire 4e dan, candidat malheureux de la précédente élection, opposé à l’organisation de ces joutes électorales par le comité directeur sortant, s’est confié à 7info.
La Wolrd Taekwondo (WT) vient d’invalider l’élection de Me Jean-Marc Yacé. Quelle est votre appréciation ?
À la vérité, ce n’est pas la Wolrd Taekwondo qui a invalidé l’élection de Jean-Marc Yacé. C’est plutôt le tribunal d’Abidjan qui a été saisi par un candidat. Et le tribunal a annulé l’Assemblée générale, mais malgré cette décision de justice, l’élection du président s’est tenue le 30 octobre 2021. Il n’est pas exact de dire que c’est la WT qui a invalidé l’élection. La WT était à Abidjan le 30 octobre, date prévue pour les élections. Cette date a été reportée par décision du juge des référés. Il a dit que les élections devaient se tenir après le mois de novembre 2021, parce que les procédures préalables à la tenue d’élection n’avaient pas été respectées. Donc il y a eu une décision de report prise par le juge des référés du tribunal d’Abidjan. Ni le comité exécutif sortant ni la WT n’ont tiré les conséquences de cette décision de justice. Ils ont défié cette décision de justice. Et c’est par la suite que l’un des candidats, Monsieur Soumahoro, a saisi le tribunal pour pouvoir annuler cette élection. Ce n’est pas la WT, aujourd’hui elle tire les conséquences et je me demande si ce n’est pas tardif. Elle aurait dû tirer les conséquences lorsque le juge des référés a ordonné le report de cette élection.
Pourquoi avoir saisi le tribunal ?
Disons les choses exactement comme elles sont. Moi, j’ai été candidat et nous étions sept candidats à cette élection. Mais lorsque nous nous sommes rendu compte de certaines anomalies dans le processus qui précédait cette élection, nous avions saisi le ministre des Sports. Il nous a reçus à quatre reprises à son cabinet, mais il nous a fait tourner en rond parce qu’il avait pris fait et cause pour le comité directeur sortant.
Que reprochez-vous au comité directeur sortant ?
On a estimé que le comité directeur sortant et le candidat de ce comité directeur qui est le maire, Jean-Marc Yacé, étaient dans une situation de juge et partie. Parce qu’il était le candidat du comité exécutif sortant. Or, c’est le comité exécutif sortant qui organisait les élections. Voyez-vous. Vous êtes candidat à une élection, celui qui organise les élections a son candidat. C’est ce qu’on a voulu éviter.
N’avez-vous pas eu gain de cause avec le ministre des Sports ?
Comme le ministre des Sports nous avait fait tourner en rond, nous avons donc décidé de saisir la justice. Et la justice a ordonné le report des élections. Je suis fort surpris d’apprendre aujourd’hui que le ministre des Sports a écrit à la WT pour dire que l’élection a été invalidée. Mais l’élection avait été invalidée depuis le 29 octobre par la justice. Pourquoi, c’est maintenant qu’il reconnaît la décision de justice ? C’est une question à laquelle le ministre devrait répondre. Il a écrit à la WT, la WT a, à son tour, écrit à la Confédération africaine de Taekwondo et le même jour, la Confédération africaine répond à la WT. La WT demandait dans son courrier à la Confédération africaine de Taekwondo de prendre des mesures pour organiser les élections.
La Confédération africaine, dont Bamba Cheick Daniel (président sortant) est le vice-président, écrit à son tour, à la WT pour dire qu’elle viendra à Abidjan pour mettre sur pied un comité en charge d’organiser les élections. Ledit comité sera le comité exécutif sortant. Chose, acceptée par la WT. Pensez-vous que nous allons accepter cela ? Non.
Pourquoi ?
La raison est toute simple. Vous organisez une élection, une décision de justice estime que vous n’avez pas respecté le processus et ordonne le report. Dans ce cas qui est sanctionné ? C’est bien l’organisateur qui est sanctionné. Et comme les candidats le savaient, sur les six candidats, seuls Jean-Marc Yacé et un autre étaient présents dans la salle.
Qu’est-ce qui vous oppose à Me Bamba CheicK Daniel, le président sortant ?
Je n’ai rien contre Me Bamba Cheick Daniel. Je suis opposé au mandat illimité. Et tout a commencé au moment où après son second et dernier mandat, il a voulu faire des mandats illimités. C’est de là que les problèmes de la Fédération ivoirienne de Taekwondo (FITDK) ont commencé. Et c’est en cette période, en ce début du troisième mandat qui était le premier des mandats illimités qu’il voulait faire qu’il a été suspendu par le Comité national olympique (CNO). La suspension a été levée après pour des raisons sportives. En 2018, le ministre Amichia a pris une décision pour dire que Me Bamaba Cheick Daniel ne pouvait plus faire un autre mandat.
Seriez-vous candidat aux prochaines élections ?
Bien sûr ! Nous étions candidats. Raison pour laquelle nous sommes allés voir le ministre. Et nous serons encore candidats, mais nous n’allons pas accepter que ce soit le comité directeur sortant qui organise les élections.