Le projet est ambitieux, mais à cœur vaillant rien n’est impossible. La première édition d’Ivoire Athletics organisée par Ivoire Fondation, a tenu toutes ses promesses. L’organisatrice Namizata Bakayoko Sudjic veut promouvoir l’athlétisme et susciter des champions nationaux. Elle a partagé ses ambitions à 7info.
Comment est né votre amour pour le sport et pourquoi avez-vous décidé d’organiser un événement de détection de talents en Côte d’Ivoire ?
Le sport fait toujours partie de la famille. On a toujours été sportif. Mon oncle est un ancien footballeur, et avec mon petit frère, nous sommes allés dans des tournois de football. Il est même allé en Égypte pour cela. J’ai toujours aimé le sport même si je ne le pratique pas vraiment. Je suis fascinée par toutes les disciplines sportives, que ce soit la Boxe, le Judo, le Karaté, l’Athlétisme, le Football, le Basket ou le Rugby. J’ai donc créé Ivoire Fondation pour faire la promotion de l’Athlétisme en Côte d’Ivoire, car le pays n’est pas assez représenté sur le plan international dans la discipline.
On le voit bien avec les Jeux Olympiques qui se déroulent actuellement à Tokyo au Japon. Ce sont quelques athlètes, qui ont la chance d’aller étudier en Europe avec parfois des bourses, qui profitent d’un encadrement à l’international, pour concourir sous le drapeau ivoirien. Ce n’est pas suffisant. C’est ce manque que je souhaite combler avec la première édition de cet événement de détection de talents.
Il y a beaucoup de disciplines sportives en Côte d’Ivoire. Mais certains athlètes sont laissés pour compte. Pourquoi avez-vous spécifiquement choisi l’athlétisme dans un pays dominé par le football ?
L’athlétisme renferme des disciplines méconnues en Côte d’Ivoire. On parle aujourd’hui de football, parce qu’il y a eu beaucoup de promotion autour. Beaucoup d’Ivoiriens jouent au football. Mais il faut faire la promotion de l’athlétisme pour démontrer qu’on peut aussi réussir dans cette discipline sportive. On peut réussir en tant qu’athlète, en course, lancer de poids, saut et tout le reste.
Il y a beaucoup de compétitions auxquelles les athlètes ivoiriens peuvent prendre part durant l’année. Les World Athletics Championships, les championnats africains d’Athlétisme ou les Jeux de la francophonie sont autant de compétitions pour se mettre en valeur. Mais tout commence par la promotion. Imaginez un instant que nous ayons plusieurs athlètes Ivoiriens entrainés en Côte d’Ivoire qui se qualifient et vont concourir avec les meilleurs dans le monde. Ils seront une source d’inspiration pour les jeunes.
Des jeunes ont répondu à votre appel. Ils ont pris part aux différentes épreuves sportives. Comment allez-vous arriver à les encadrer et de quels moyens disposez-vous pour booster leur progression ?
Au regard des difficultés d’entraînement et d’encadrement, j’ai décidé de créer un club pour mieux suivre et gérer les athlètes que nous allons recruter. Nous allons donc trouver les moyens de créer un complexe sportif afin de permettre à nos athlètes de s’entraîner facilement. Ils auront aussi des équipements de haut niveau et seront bien suivis dans un cadre approprié. Mais nous irons pas à pas. Dans le programme, on pourra trouver un endroit où les athlètes vont s’entraîner dans un premier temps, et dans un futur proche construire le complexe avec une administration formée et mise en place pour gérer les athlètes.
Vous êtes jeunes. Vous êtes une femme et vous lancez une telle initiative. Où trouvez-vous les ressources pour le faire ?
Je suis jeune certes mais j’ai beaucoup d’ambition. Je me suis toute seule donné les moyens de réussir. Tout est question de volonté. Je trouve la question un peu sexiste mais je comprends que beaucoup de personnes se la posent. Je crée des moyens, je contacte les partenaires. Je retourne en Ecosse pour demander de l’aide partout. C’est avec la volonté et la détermination que les moyens m’accompagneront. Pour cette première édition, on n’a pas eu de partenaire ou du moins, ils m’ont tous lâché à la dernière minute. Mais j’ai pu réunir les ressources nécessaires car on se prépare quand on veut faire ce genre d’activité.
La première édition s’est tenue le 24 juillet 2021 à l’Institut national de jeunesse et des sports (INJS). Quel bilan vous en faites, et à quoi doit-on s’attendre la prochaine fois ?
Cette première édition s’est bien passée dans l’ensemble. Les athlètes étaient contents. C’est lancé et on espère s’améliorer dans les prochaines éditions. On a fait l’événement avec les treize communes du district d’Abidjan. Lors de la prochaine édition, nous allons inclure les autres villes de la Côte d’Ivoire. Donc je suis en train de travailler sur le projet. Comme je ne vis pas ici, ce ne sera pas facile mais j’y arriverai.
Nous ferons un programme en connaissance de cause. Les athlètes qui vont se démarquer en communes ou en régions, vont s’affronter en finale. Ce sera une grande compétition d’où sortiront des talents capables de nous ramener des médailles dans toutes les compétitions sportives à travers le monde entier.
Réalisé par Eric Coulibaly