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Eurobond 2025: la Côte d’Ivoire lève 1 067 milliards de F CFA pour un taux de 6,45%

Mis à jour le 28 mars 2025
Publié le 28/03/2025 à 2:21 , , , , ,

La Côte d’Ivoire est devenue le premier pays africain à retourner sur les marchés internationaux. Le mardi 25 mars 2025, le pays a levé 1,75 milliard de dollars (environ 1 050 milliards FCFA) grâce à une émission d’Eurobonds à 11 ans, avec une échéance fixée à 2036.

Cet emprunt intervient après deux ans d’absence des émetteurs du continent sur les marchés financiers internationaux. 

« Ce succès témoigne de la confiance renouvelée des investisseurs dans la solidité économique et financière de notre pays », a déclaré le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly.

 

Une forte demande des investisseurs

 

L’opération a suscité un engouement exceptionnel, avec un carnet d’ordres atteignant 5,2 milliards de dollars, soit plus de trois fois le montant recherché. « Nos investisseurs nous ont montré un appétit impressionnant, ce qui reflète la robustesse de notre signature souveraine », a souligné un responsable du Trésor ivoirien. Cette forte demande a permis au gouvernement d’obtenir un taux avantageux de 6,45%, en baisse par rapport à l’émission précédente (6,60%).

 

Un outil de gestion active de la dette

 

En parallèle de cette levée de fonds, la Côte d’Ivoire a engagé une opération de rachat partiel de deux Eurobonds arrivant à échéance en 2028 et 2032, pour un montant total de 700 millions de dollars. « Nous avons une approche proactive de la gestion de la dette afin de réduire les risques liés au service de la dette et d’assurer un financement soutenable à long terme », a expliqué Adama Coulibaly. Cette stratégie vise à optimiser le profil d’endettement du pays et à maintenir une charge de la dette modérée.

 

Un endettement sous contrôle

 

Avec un taux d’endettement de 58,1% du PIB à fin 2023, la Côte d’Ivoire reste en deçà du seuil communautaire de 70% fixé par l’UEMOA. La ministre de l’Économie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a rassuré sur la soutenabilité de la dette lors de son intervention à la présentation du rapport « Risque Pays Côte d’Ivoire 2024 » organisée par Bloomfield Investment le 25 avril 2024 : « Notre dette est maîtrisée et reste en ligne avec les exigences de stabilité macroéconomique. Nous veillons à ce que chaque nouvel emprunt soit utilisé à bon escient pour le développement du pays. »

 

Face à la presse, le 29 janvier 2025 à la Primature, Nialé Kaba a de nouveau abordé la question de la dette ivoirienne, soulignant que « l’économie ivoirienne se montre résiliente malgré un contexte international difficile et les investissements continuent d’augmenter depuis 2011 ».

De 38,4% en 2019, a-t-elle précisé, la dette publique est passée à 58,1% du PIB. Selon la ministre, l’économie ivoirienne se montre résiliente malgré un contexte international difficile et les investissements continuent d’augmenter depuis 2011. Le taux d’investissement global est passé de 14,1% du PIB en 2011 à 26,2% en 2024, avec une expansion plus forte de l’investissement privé. « Cela traduit bien le fait que le gouvernement a fait du secteur privé le moteur de la croissance économique », a indiqué Nialé Kaba.

Le taux de croissance du PIB réel s’est établi en moyenne à 8% entre 2012 et 2019, à 0,7% en 2020 du fait de la pandémie de COVID-19, avant de rebondir à 6,5% sur la période 2021-2024. Le PIB par habitant a presque doublé, passant de 789 803 FCFA à 1 535 135 FCFA, entre 2012 et 2023, à en croire Nialé Kaba.

Les principaux créanciers de la Côte d’Ivoire incluent la Banque mondiale (3,9 milliards de dollars), le FMI (2,8 milliards de dollars) et la Banque africaine de développement (1,2 milliard de dollars). Le gouvernement prévoit de dépenser 11,7 milliards de dollars pour le service de la dette intérieure entre 2024 et 2026, soit environ 60,6% du service global de la dette.

 

Perspectives et Opportunités

 

Au-delà du succès de l’Eurobond de mars 2025, la Côte d’Ivoire poursuit ses efforts pour diversifier ses sources de financement et renforcer son marché de capitaux domestique. La récente émission obligataire en F CFA de 220 milliards, une première en Afrique sur le marché international, s’inscrit dans cette logique. « Cette émission innovante nous permet de réduire notre exposition aux fluctuations monétaires et d’attirer de nouveaux investisseurs sur notre marché », a précisé un haut cadre du ministère des Finances.

Eugène Tristan Sahi

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