Bangolo a encore connu un coup d’arrêt des activités suite aux manifestations de rue dans la foulée de l’appel de l’opposition à se dresser contre la candidature d’Alassane Ouattara. Après des échanges francs, Evariste Méambly, n’a pas manqué d’asséner des vérités aux jeunes.
<<Le problème de Bangolo est pour tout le Guémon. Mais, je vais vous dire que la meilleure manière de revendiquer, c’est la diplomatie politique et non les marches. Il faut qu’on se parle franchement. Je suis rentré au RHDP avec une indépendance totale. Je ne suis pas un laudateur d’Hamed Bakayoko. Je le dis haut et fort. Ce n’est pas en cassant tout à Bangolo que Laurent Gbagbo rentrera en Côte d’Ivoire. On utilisera toutes les voies possibles>>, s’est voulu très précis Evariste Méambly. Tout en dénonçant le comportement des partisans du président du conseil régional du Guémon, le député de Bangolo a indiqué être venu <<parler aux jeunes et non à des microbes. »
Ceux-ci ont tenté de l’empêcher de prendre part à la rencontre.
« Il faut arrêter toutes les marches car les sanctions, c’est dans les urnes » a-t-il recommandé.
Pour Roger Bah, président de la jeunesse PDCI, a révélé que la marche de la jeunesse de Bangolo n’a rien à voir avec le 3 ème mandat du président Alassane OUATTARA.
<<Nous sommes enfants de Bangolo et nous ne pouvons pas brûler notre département. Les limites des territoires sont l’objet de notre mécontentement. Si rien n’est fait, il y aura pire que ça. Le mont Segahi qui semble-t-il est devenu la propriété de Logoualé du fait de la délimitation du territoire doit nous revenir. Sinon on marchera encore. En plus, nous avons donné deux mandats à Alassane OUATTARA, si dans les quelques jours qui lui restent, nous ne voyons rien, il n’aura pas de troisième mandat pour lui ici>>, a-t-il tranché.
<<Je suis venu pour vous écouter. Le Premier Ministre m’a chargé de vous demander ce qu’il faut faire pour qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire et surtout à Bangolo. Je ne suis candidat à aucun poste ministériel. Quand il y aura la cacophonie, personne ne nous écoutera et nous prendra au sérieux. Pourquoi nous les wê? Quel wê est candidat aux élections présidentielles pour que nous manifestations et brûlons tout ? Ce n’est pas moi Méambly qui vais résoudre les problèmes de Bangolo, mais c’est pour envoyer vos préoccupations aux décideurs. Je suis venu vous demander ce qui vous fâche>>, a fait savoir le député de Facobly. Tour à tour, les jeunes des partis politiques, de la société civile et des chefs ont égrené ce qui met le feu aux poudres à Bangolo.
<<Il y a eu trouble à Bangolo. Il s’est dit que c’est la jeunesse FPI qui marche contre le pouvoir de Ouattara. Ce sont des jeunes du RHDP qui sèment le trouble à Bangolo. Ce sont les proches d’Adjaro, président du conseil régional. Nous avons vu la parfaite illustration aujourd’hui en vous empêchant de parler avec la population. Quand il y a des troubles, ce sont les femmes qui sont violées, qui perdent leurs enfants et leurs époux. Nous ne voulons plus de troubles. Mais en même temps, pourquoi dans les hautes instances, les gens ne plaident pas en notre faveur. Les femmes sont devenues des chefs de ménages, car les maris ne travaillent pas…Nous connaissons bien le problème du Guémon. Ce sont les cadres et certains jeunes qui passent leur temps à dénigrer les autres sur les réseaux sociaux>>, a fustigé Dji Nina, responsable des femmes.
À l’instar des premiers intervenants, Doh Arsène, Taho Richmond, Julien Badiao, tous des leaders politiques de jeunesse et Gonhi Romaric, président de la jeunesse communale, ont décrié l’oisiveté de la jeunesse, la non-promotion des cadres, la libération des prisonniers de la crise postélectorale de 2010, avec le retour de tous les exilés et la perte de confiance aux élus, aux cadres et aux autorités administratives.
Olivier Dan, correspondant régional