La Sodexam a engagé un vaste chantier de réhabilitation-modernisation de l’aéroport international de Bouaké. Le financement de 4 milliards FCFA bénéficie à la préfecture de région, en face du CHU de Bouaké. Car, le préfet Tuo Fozié risque de ne plus avoir de bureaux, le propriétaire de la résidence mise à disposition du temps du bon love, Allah Kouadio Rémi, exigeant de rentrer en possession de son bien.
La Sodexam, société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique météo en Côte d’Ivoire, investit 4 milliards FCFA dans la réhabilitation totale de l’aéroport international de Bouaké, « l’un des plus grands en Afrique subsaharienne » selon une source bien informée.
« Les travaux de la piste sont achevés et il reste à travailler sur les bâtiments et la tour de contrôle qui n’est plus aux normes internationales. Maintenant ce sont des satellites qui facilitent le travail. C’est donc l’acquisition du matériel qui coûte cher » poursuit la source de Pôleafrique.info.
Le sens de ces travaux d’envergure, « faire de cet aéroport, un espace de fret pour les pays de l’hinterland mais aussi de transit pour les ressortissants de pays voisins comme le Burkina Faso et le Mali. Ces pays ont de fortes communautés ici. En majorité musulmans, les ressortissants de ce pays faisaient partie du contingent ivoirien chaque année pour le départ au pèlerinage. Or, il s’avère que les dispositions nouvelles font la nette distinction. Désormais, plus de non nationaux dans le contingent ivoirien. Ainsi, maliens, burkinabès et nigériens sont obligés de s’inscrire sur les listes de leurs pays respectifs. Pour éviter à ceux-ci de payer le transport pour retourner dans leurs pays, les vols transiteront par Bouaké pour les embarquer » révèle notre source.
Avec la saturation de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan et l’accroissement des activités de la compagnie nationale, Air Côte d’Ivoire, qui a transporté 800.000 passagers en 2017, le gouvernement veut rendre plus performants les aéroports de l’intérieur du pays. Il n’y a qu’à voir l’aérodrome d’Odiénné où sans réservation préalable, il n’est pas évident d’avoir une place sur un vol.
D’ailleurs, le ministre Amadou Koné en charge des Transports a indiqué, lors de la cérémonie de présentation de vœux 2019, que 60 milliards FCFA ont été investis pour la modernisation d’un certain nombre d’aéroports avec agrandissement de piste à Korhogo et San Pedro. La fin des travaux est pour fin 2019 à Korhogo, San Pedro ayant été livré. Air Côte d’Ivoire attend d’ailleurs, de nouveaux avions A 320.
Pour le gouvernement ivoirien, Bouaké doit jouer son rôle de deuxième ville du pays avec une économie performante qui prendra socle sur le grand marché dont la reconstruction sur le financement C2D est toujours attendu.
Mais, avec le divorce consommé entre le PDCI-RDA et le RHDP, Allah Kouadio Rémi, cadre PDCI-RDA, lui, n’a pas attendu longtemps pour passer à l’offensive. L’ancien ministre de la Santé et de l’hygiène publique, de l’Environnement et du développement durable a fait injonction à l’Etat de libérer sa résidence qui sert de bureaux à la préfecture administrative de département et de région.
« Il a demandé de lui verser un loyer dont le montant a été jugé excessif. Il a alors proposé la cession par vente, là encore, le montant a été jugé exorbitant. Du coup, grâce au financement des travaux de l’aéroport, on a pu bénéficier d’une quote-part pour la réhabilitation des bureaux centraux de la préfecture de région » reconnaît notre source.
Pôleafrique.info a pu faire le constat effectif des travaux de remise en état des bâtiments qui serviront bientôt de bureaux au préfet de région, Tuo Fozié et à son personnel. Une guérite est en construction vers la fin de clôture, côté carrefour CNPS. « Nous aurons désormais une équipe d’alerte sécuritaire qui réagira en cas de situation » fait savoir notre source.
A petites touches, le gouvernement du Président Ouattara remet Bouaké au cœur du développement. Il reste à jeter un coup d’œil sur la zone industrielle de la région de Gbèkè où les fumées de cheminées ne sortent que de deux unités industrielles, Sitab et Cidt. Très peu pour contribuer à une renaissance de la ville de Bouaké avec les Etablissements Robert Gonfreville, dont la partie égrenage et filature, attend de reprendre activité.
Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction Pôleafrique.info