Ce lundi 9 juillet aurait pu être une journée noire relativement aux mouvements d’humeur prévus par des ex-combattants démobilisés commandés par Diakité Aboudou, pourtant incarcéré à la Maca (prison d’Abidjan).
Un vaste mouvement de blocage des corridors de sécurité, d’attaques des bureaux de préfectures, sous-préfectures et mairies, était planifié pour exécution ce lundi matin.
Il s’agissait pour Diakité Aboudou et ses camarades d’exiger, selon eux, le paiement de « leur droit à la prime ECOMOG et la libération de leurs camarades arrêtés et incarcérés à la suite des précédents mouvements des ex-combattants ».
La prime Ecomog a été reversée aux soldats des ex-FAFN incorporés au sein de l’armée régulière. C’était une de leurs exigences au cours des différentes mutineries de 2017. Les négociations avec le gouvernement en mai dernier avaient abouti au paiement d’arriérés de primes à plus de trois mille hommes.
Les démobilisés revendiquent eux aussi le droit à cette prime en reconnaissance de leur grade de Caporal.
Pour parer à toutes éventualités, le haut commandement sécuritaire est monté au créneau dès l’information reçue. Ce dimanche 8 juillet, à la préfecture de police de Korhogo, les gradés de l’armée, de la police et de la gendarmerie ont convoqué, pour une réunion, les responsables de la Cellule trente-neuf, structure reconnue de coordination et d’encadrement des ex-combattants ivoiriens. Les responsables de la Cellule trente-neuf ont indiqué aux autorités sécuritaires n’être « ni de près ni de loin mêlés aux activités déstabilisatrices des institutions de la République de Diakité Aboudou et de ses camarades ».
« Nous avons reconnu avoir été saisis de la menace que fait planée Diakité Aboudou et ses camarades sur la paix. Nous avons mis à disposition toutes les informations en notre possession. D’ailleurs, les responsables sécuritaires savent que toutes nos actions suivent la réglementation en vigueur en matière de rassemblement publics. Nous adressons toujours des courriers d’information pour toute initiative. Nous leur avons fait savoir que nous ne nous reconnaissons pas en Diakité Aboudou et ses initiatives isolées. D’ailleurs, nous avons demandé à comprendre les raisons de « la libéralité » dont bénéficie Diakité Aboudou en prison pour garder ses deux téléphones et communiquer via les réseaux sociaux avec ses camarades. Un de ses hommes de main, celui de Korhogo, convié à la réunion de ce dimanche, a brillé par son absence. Il est totalement injoignable. Nous soupçonnons une plus grande main derrière Diakité Aboudou et demandons une enquête pour découvrir le commanditaire politique de Diakité Aboudou », a expliqué à Poleafrique.info un des participants à cette réunion de ce dimanche, membre de la délégation de la Cellule trente-neuf.
Le président de la République, Alassane Ouattara, saisi de la menace, suit de très près la question au moment où un nouveau gouvernement est attendu dans le pays.
Adam’s Regis Souaga, Coll. Augustin DOH
Source : Poleafrique.info