A sept mois de l’élection présidentielle, l’opposition ivoirienne s’est unie ce lundi 10 mars 2025, à Abidjan, au siège du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Vingt-cinq partis politiques, dont le Mouvement des Générations Capables (MGC) dirigé par Simone Ehivet-Gbagbo, ou encore le Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (Cojep) de Charles Blé Goudé, ont lancé la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP-CI).
Cet acte, symbolique et stratégique, marque un tournant dans le paysage politique ivoirien. La coalition s’attaque à un défi majeur : travailler à garantir des élections libres, transparentes et inclusives, conditions sine qua non pour « un avenir démocratique durable en Côte d’Ivoire ».
Dès l’ouverture de la cérémonie, Tidjane Thiam, Président du PDCI et coordonateur de la CAP-CI, a insisté sur le rôle central du dialogue dans ce processus : « C’est par le dialogue et le travail que l’on peut bâtir une société digne de ce nom».
Simone Gbagbo, autre figure de la coalition, a quant à elle, insisté sur la nature non idéologique de la CAP-CI : « La CAP-CI est un cadre permanent de concertation et d’échange. Son objectif est clair : mener des actions unitaires pour réformer notre système électoral».
Pour elle, cette réforme est la seule voie vers une paix durable dans le pays.
Plus qu’une simple alliance, la CAP-CI entend devenir un acteur clé du débat public ivoirien et met en avant trois réformes essentielles : la révision de la liste électorale pour en garantir l’intégrité, la publication des résultats de chaque bureau de vote pour une transparence totale, et un audit de la liste électorale pour corriger les anomalies.
Ces mesures, qui touchent au cœur du processus électoral, sont jugées cruciales pour instaurer la confiance et la sérénité nécessaires à des élections pacifiques.
Dans un pays qui a connu des violences liées aux élections, ces réformes sont plus qu’un objectif ; elles sont perçues comme des impératifs pour éviter tout retour aux affrontements du passé, selon les initiateurs.
Pour terminer, Tidjane Thiam a conclu l’événement avec un message d’espoir : « Il n’y a pas de fatalité. Quand je vois d’autres pays organiser des élections pacifiques, je ne vois pas pourquoi cela ne serait pas possible en Côte d’Ivoire».
Au delà des revendications concernant les réformes électorales, une interrogation subsiste : la coalition ira-t-elle jusqu’à désigner un candidat unique pour la présidentielle 2025 ?
Eirena Etté