Société

Femmes et politique, la Chaire UNESCO donne ses chiffres

Mis à jour le 26 novembre 2021
Publié le 26/11/2021 à 10:43 , ,

La faible représentation de la femme et des jeunes dans le milieu politique était au centre d’une rencontre organisée par la Chaire Unesco « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions ».

Élus, représentants de partis politiques, acteurs des médias et membres des organisations de la société civile, ont pris part à ce déjeuner débat organisé par la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions ». Il s’est agi, à travers cette rencontre, de réaliser une étude, d’explorer les stratégies en vue de renforcer la participation des jeunes et des femmes dans le processus politique et la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire.

À l’issue de ce travail de recherche, cinq axes significatifs ont été retenus. Ce sont : formation et coaching des femmes leaders, réseau de solidarité entre les femmes leaders, collaboration entre les femmes et les jeunes, sensibilisation de la population, plaidoyer.

De cette étude, l’on retient que 30,5% des participants pensent que la faible participation des femmes aux débats politiques est due à un manque de préparation à un tel exercice, 50.7% croient que la formation des femmes leaders aux débats politiques est une action prioritaire à réaliser pour renforcer la visibilité des femmes dans les débats politiques sur les médias et les réseaux sociaux, 48,7% des participants pensent que la formation et le coaching des femmes leaders en politique est une action prioritaire pour faciliter leurs candidatures aux postes électifs, pour 20,5% d’entre eux, la collaboration et la solidarité entre les femmes est un facteur important pour rehausser la représentativité des femmes aux postes électifs, 58,9% pensent aussi que les femmes ont des difficultés à créer la solidarité autour de cette cause commune pour promouvoir leur participation politique.
Par ailleurs, toujours selon l’enquête réalisée, les conflits entre les partis politiques (17,2%) et les contraintes internes aux partis politiques (19,5%) freinent de façon significative l’élan de solidarité entre les femmes leaders politiques, 85,5% des participants à l’étude ont attesté que la collaboration avec les jeunes serait une initiative pertinente pour l’élection des femmes. Sur ce point, 54% des participants expliquent cela par l’influence de la culture patriarcale, tandis que 23,8% pensent que le rôle exécutif est trop exigeant pour beaucoup de femmes leaders.

Toutefois, une étude comparative a montré que 36,4% des hommes ont tendance à voter pour les autres hommes, alors que seulement 2,3% des femmes préfèrent voter pour les autres femmes, et 20,5% des participants pensent que la collaboration entre les associations et les mouvements des femmes serait une option pertinente. Les contraintes et les mécanismes internes aux partis politiques (41,7%) constituent un obstacle majeur à la participation politique des femmes, tant au niveau de la participation aux débats qu’aux candidatures, 26,5% des participants à l’étude pensent que le plaidoyer pour des réformes institutionnelles et juridiques tant au niveau national qu’au sein des partis politiques est une action prioritaire pour donner plus de chance à la représentativité des femmes aux postes électifs. 16,6% des participants pensent que ce plaidoyer doit viser le financement des candidates femmes aux élections.

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« Les résultats de cette étude parlent suffisamment d’eux-mêmes. L’échantillon n’est pas représentatif, mais la diversité des participants fait que ces résultats sont significatifs et ouvrent une voie dans ce sens à des suggestions. Malgré les acquis et les bons résultats obtenus en matière de participation politique des femmes dans notre pays, des défis structurels liés à la dominance du pouvoir patriarcal, aux stéréotypes et aux normes sociales persistent. Conscient que la croissance économique passe nécessairement par la pleine participation des femmes, des hommes et des jeunes dans toutes les sphères de décisions, nous devons aller plus loin, avec le Compendium des Compétences féminines de Côte d’Ivoire, tant par des actions stratégiques qu’opérationnelles en vue de parvenir à une réelle amélioration des chiffres », a recommandé la ministre Euphraise Yao, titulaire d’une Chaire UNESCO en Côte d’Ivoire.

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