C’est désormais une certitude. La France réévalue sa présence militaire en Afrique. De manière concertée au de force, c’est selon les approches de certains dirigeants africains où les bases françaises sont installées, le départ des troupes françaises fait l’actualité.
Mali, Burkina Faso, Niger et dernièrement le Tchad, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Dans tous ces pays africains, la présence militaire française n’est plus ne semble plus être appréciée.
Alors que certains Etats ont exigé et obtenu le départ des troupes, d’autres procèdent par des méthodes concertées et organisées pour une fermeture des bases françaises.
C’est le cas en Côte d’Ivoire où le président Alassane Ouattara a annoncé dans son discours du 31 décembre 2024, la rétrocession du 43e BIMA dans ce mois de janvier 2025.
Mais ces retraits des troupes françaises de l’Afrique ne sont pas le fait du hasard. Ils s’inscrivent dans un programme.
Paris entend démilitariser la perception et la présence française en Afrique et l’invisibiliser au maximum.
Pour ce faire, la France a introduit un nouvel élément dans l’organisation de son outil de défense. Elle s’est dotée d’un Commandement militaire pour l’Afrique.
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Ce corps a déjà un patron. Il s’agit du général de division Pascal Ianni. Il a été nommé début août 2024.
Ce responsable militaire a effectué des déplacements dans des pays africains dont le Tchad courant septembre 2024, et en Côte d’Ivoire le 22 octobre 2024.
Dans ces pays, il a eu des échanges avec les responsables des armées. Lesquels échanges ont notamment porté sur la « réarticulation » de son dispositif français de coopération en matière de défense.
Le nouveau commandement pour l’Afrique de l’armée française est créé à l’image du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique.
Un état-major a été créé pour la circonstance à Paris dans le cadre de cette adaptation de la reconfiguration du dispositif militaire de l’armée française en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
Selon le plan envisagé par l’exécutif français, Paris ne gardera en principe qu’une centaine de militaires au Gabon (contre 350 aujourd’hui), une centaine au Sénégal (contre 350), une centaine en Côte d’Ivoire (600 aujourd’hui) et environ 300 au Tchad (1.000 actuellement).
Le dispositif devrait ainsi compter à l’avenir aux alentours de 600 militaires, mais sera appelé à croître ponctuellement au gré des besoins des partenaires.
Il faut préciser que la base française de Djibouti, qui accueille 1.500 militaires français, n’est pour sa part pas concernée par cette réduction d’effectifs.
Richard Yasseu