Selon les importateurs de bétail, le Burkina Faso représente à lui seul, plus de 80% des importations de bétail en Côte d’Ivoire qui n’est donc pas directement touchée par la crise au Mali. Cependant, certaines dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement des bêtes et surtout garantir la production locale.
Selon un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) datant de 2012, soit après la crise ivoirienne, la production nationale totale de viande et abats, avec 62 939 tonnes équivalent carcasse (TEC) dont 28 028 TEC pour les ruminants, couvre environ 35% de la consommation intérieure, malgré les énormes potentialités de la Côte d’Ivoire. Le déficit en protéines animales est comblé par des importations de viande congelée extra-africaine (Europe, Amérique, Asie) et de bétail vif en provenance du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Et l’un de ces pays, le Mali, a fermé ses frontières.
Face à cette situation et le risque de voir le prix de la viande grimper sur le marché ivoirien, les autorités gouvernementales ont rencontré les importateurs de bétail afin d’assurer du ravitaillement continu du marché.
« Face à la crise malienne, j’ai tenu à vous rencontrer pour qu’ensemble nous puissions analyser la situation compte tenu du fait qu’un grand nombre de nos fournisseurs en bétail proviennent du Mali. Pour nous, il n’était pas question de subir les déficits qui pourraient être engendrés du fait de cette crise » a fait savoir Moussa Dosso, ministre des ressources animales et halieutiques.
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Les importations contrôlées au niveau du marché à bétail et abattoir de Port-Bouët (Abidjan) s’élevaient, en 2013, à 169.131 bovins, 190.215 ovins et caprins selon la Direction de l’Hygiène Alimentaire et des Abattoirs du District d’Abidjan. L’approvisionnement en bovins sur pied du Marché à bétail de Port-Bouët était à cette période faite par le Mali à 60%. Des données qui ont changé au fil des années.
A présent selon Issaka Sawadogo, président de la confédération des importateurs de bétail en Côte d’Ivoire, le Burkina Faso est le premier fournisseur en bétail de la Côte d’Ivoire, ensuite viennent le Niger et le Mali. La fermeture des frontières du dernier pays cité du fait du coup d’Etat militaire, n’impacte donc pas pour l’instant les marchés. La production locale a été sollicitée pour combler le déficit créé par la situation malienne. A Tengrela, ville située à l’extrême nord du pays, les éleveurs assurent la disponibilité de 10.000 bêtes.
« L’approvisionnement du marché ivoirien se fait aussi bien par l’approvisionnement local à travers les éleveurs des villes de Niakara, Tafiré et autres. Nous sommes également approvisionnés par des pays sahéliens. Depuis 3 voire 4 mois, nous avons des animaux transhumants qui ont fait leur entrée en Côte d’Ivoire. À partir de la fin du mois, nous allons nous approvisionner en animaux de frontières. Nous avons des stocks de bétail à Tengréla ce qui signifie que la Côte d’Ivoire n’a pas de souci d’approvisionnement en bétail surtout que le Burkina Faso ravitaille à plus de 80% notre marché. Le rétablissement de la ligne ferroviaire va être un atout pour l’approvisionnement du marché » assure Dr Dagnogo Komissiri, Directeur de l’abattoir de Port-Bouët
Pour l’heure, les consommateurs ivoiriens n’ont pas encore de changement de prix au kilogramme sur le marché. Les prix de vente du kilo de viande, 2500 F CFA avec os et 3000 FCFA sans os, demeurent pour le moment inchangés.
Eric Coulibaly
7info.ci