Côte d’Ivoire

Fermeture du bureau de la CPI, voici ce qui adviendra du dossier sur la Côte d’Ivoire

Mis à jour le 2 octobre 2024
Publié le 02/10/2024 à 12:13 , , , , ,

La fermeture du bureau de la CPI en Côte d’Ivoire aura-t-elle une influence sur la suite à donner au dossier de ce pays devant la Cour ?  Le Bureau du Procureur a réagi.

 

« Compte tenu de l’examen stratégique de certaines situations mené par le greffe […], l’appui opérationnel limité requis ne justifie plus qu’une présence soit maintenue sur le terrain à Abidjan…

Le greffe compte donc supprimer sa présence physique à Abidjan au milieu de l’année 2025 », indique la Cour pénale internationale, dans son projet de budget prévisionnel pour l’année prochaine.

En d’autres termes, la CPI est sur le point de fermer sa représentation en Côte d’Ivoire.

C’est une « décision du Greffier de la Cour de réduire la présence liée au Greffe et assurer la continuation des services à partir du siège de la Cour et de bureaux dans des pays voisins.

La décision est liée à des arbitrages budgétaires nécessaires au vu des développements judiciaires dans plusieurs situations devant la CPI », a expliqué à 7info Fadi El Abdallah, le porte-parole de la CPI.

Mais qu’adviendra-t-il du dossier sur la Côte d’Ivoire devant la Cour avec cette annonce de fermeture du bureau de la Cour dans le pays ?

Joint par 7info, le Bureau du procureur a donné des éléments de réponse.

« Le Bureau du Procureur a toujours clairement indiqué qu’il mènerait des enquêtes indépendantes et impartiales sur les crimes qui auraient été commis par les deux parties en conflit en Côte d’Ivoire », fait savoir l’équipe que conduit le magistrat Karim Khan.

Devant la CPI et dans le cadre de la crise postélectorale de 2010-2011, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et l’ex-ministre Charles Blé Goudé ont comparu.

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Accusés de crimes contre l’humanité, l’ex-dirigeant ivoirien et son ministre ont été acquittés courant janvier 2021 après plusieurs années de procès.

« L’enquête s’est concentrée sur les crimes présumés commis lors des violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d’Ivoire par les troupes soutenant le président Gbagbo ainsi que sur les crimes qui auraient été commis lors des violences post-électorales de 2010-2011 par le camp soutenant le président Ouattara », rappelle le Bureau du Procureur.

Selon lui, le dossier sur la Côte d’Ivoire ne s’arrête pas là. Il rassure.

« Les enquêtes sont toujours en cours et se poursuivront tout en accordant une attention particulière aux crimes sexuels et sexistes. L’équipe bénéficie du soutien de diverses organisations de la société civile qui ont exprimé un vif intérêt pour la justice en Côte d’Ivoire.

Le Bureau du Procureur continue de collaborer étroitement avec les ONG et autres organisations de la société civile en Côte d’Ivoire et à l’étranger, et les invite à continuer de partager avec ses enquêteurs les informations pertinentes et, dans la mesure du possible, à faciliter les contacts avec les victimes et les témoins », invitent Karim Khan et ses collaborateurs.

« Le Bureau du Procureur est conscient des attentes exprimées par les victimes qui attendent justice depuis longtemps. Il poursuivra ses enquêtes dans le strict respect de la loi et de la présomption d’innocence, en prenant les mesures nécessaires pour remplir ses obligations de protection envers les témoins et autres personnes coopérant à la collecte des preuves », conclut le Bureau du Procureur.

Entre 2010 et 2011, la Côte d’Ivoire a été secouée par une violente crise postélectorale. Selon les organismes internationaux, les violences ont occasionné plus de 3 000 morts.

Richard Yasseu

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