Culture

FESPACO 2021, quel avenir pour le cinéma ivoirien ?

Mis à jour le 14 septembre 2021
Publié le 14/09/2021 à 8:00 ,

L’édition 2021 du FESPACO se tient du 16 au 26 octobre prochain. La Côte d’Ivoire présente un film dans la catégorie mère et 4 autres films dans la section série. De quoi soulever le problème de l’avenir des œuvres cinématographiques en quête de rentabilité.

C’est « la Nuit des rois » de Philippe Lacôte, une plongée dans la prison surpeuplée de la MACA (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), qui représente la Côte d’Ivoire à la 27e édition du FESPACO à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Cette fiction, en compétition avec 16 autres films du continent, tentera de décrocher l’Étalon d’or du Yennenga, distinction suprême de ce grand rendez-vous du cinéma africain. Pourtant l’industrie cinématographique ivoirienne traverse d’énormes difficultés.

« Ce qu’il faut déjà savoir, on ne prend qu’un seul film par pays dans la compétition officielle. En 2017, nous avons présenté  2 films parce que la Côte d’Ivoire était le pays invité d’honneur. Mais quand vous regardez dans la section séries, nous en avons 4. Ce qui veut dire qu’à ce niveau, il y a beaucoup de productions. Mais en ce qui concerne les longs métrages, on en tourne très peu. Pourtant une bonne industrie cinématographique doit produire environ 45 longs métrages par an, mais pour l’instant, nous n’en sommes qu’à trois (3) », confie à 7info, Hyacinthe Hounsou, producteur réalisateur ivoirien.

Les films africains se font rares dans les salles de cinéma en Côte d’Ivoire. Les jeunes réalisateurs préfèrent en effet investir dans des séries télévisées plutôt que dans des longs métrages qui requièrent plus de moyens techniques et d’argent. Une situation qui s’explique par le problème de rentabilité des films africains provoqué par un circuit de distribution quasi-inexistant.

« Aucun sponsor ou bailleur ne va investir 200 millions FCFA dans un film pour ensuite en retirer 4 ou 8 millions de FCFA. C’est cela la réalité. Nos salles ne sont pas rentables. Et il n’existe pas de circuit de distribution fiable et efficace pour permettre aux producteurs de vivre de leur art. Le problème du cinéma ivoirien existe et une réflexion véritable doit être menée afin de trouver une solution pour relancer cette industrie à l’agonie », précise le cinéaste.

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Hyacinthe Hounsou, récompensé au FESPACO en 2017 pour sa série « Aphasie, la révolte de Dantra », prévoit la diffusion de sa nouvelle production, « Djagassa » dès la semaine prochaine au cinéma.

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