Le Conseil Café-cacao a fixé à 750 FCFA le prix du kilogramme de cacao pour la campagne intermédiaire allant du 1er avril au 30 septembre 2021, soit une baisse de (25%) par rapport à celui de la campagne principale (1000 FCFA). Une décision qui suscite diverses réactions chez les producteurs de l’or brun.
La Côte d’Ivoire premier pays producteur de cacao avec plus de 1 200 000 tonnes, a fixé 750 FCFA le prix du kilogramme de fèves de cacao pour la campagne intermédiaire. La nouvelle est loin de réjouir certains cacaoculteurs.
Un prix jugé petit
« Ce n’est pas sérieux cette décision du Conseil café cacao (CCC). Comment peut-on descendre jusqu’à 750 FCFA alors que les responsables de cette structure savent que sur le terrain, il ne sera pas appliqué. Je pense que les 1000 FCFA, c’était juste pour la campagne électorale du président Ouattara, c’est dommage », se plaint Rémi Kouadio, planteur de cacao à Tiassalé.
L’une des inquiétudes des producteurs, c’est le non-respect du prix bord-champ. Dans certaines zones de production, certains acheteurs achètent le cacao en deçà du prix fixé, comme relaté dans un récent article de 7info.
« C’est sûr que le cacao sera acheté en deçà de 750 FCFA le kilogramme. En plus d’être un petit prix, les pisteurs, les acheteurs feront tout pour ne pas le respecter. Et comme nous n’avons personne pour nous défendre, nous serons encore obligés de subir », s’inquiète M’Bolo Jacques, planteur à Agboville.
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Contrairement à certains acteurs qui estiment que les 750 FCFA par kilogramme de cacao sont peu, Moctar Ouédraogo, président de la coopérative Espoir de Vavoua, lui, estime que ce prix est raisonnable.
« 750 FCFA, c’est réfléchi et raisonnable. Lorsqu’on prend en compte tous les paramètres, ce prix est vraiment raisonnable. Quand les prix sont exorbitants sur le terrain, il est difficilement appliqué dans certains endroits », révèle-t-il.
Impact sur la qualité
La campagne principale 2020-2021 a été marquée par la mévente du cacao. Selon certaines informations, d’importants stocks de fèves n’ont toujours pas encore été exportés. Et certains acteurs craignent que le cacao non acheté ne soit mélangé à celui de la petite campagne. Ce qui aura pour conséquence d’altérer la qualité du cacao ivoirien.
Christophe Douka, président du Syndicat national des producteurs individuels de café et de cacao de Côte d’Ivoire (SYNAPRICC-C). Il partage cet avis. « Les gens vont mélanger ce cacao à celui de la petite campagne. Or nous savons tous que pendant la campagne intermédiaire, les fèves sont petites donc pas très rentables. Et ceux qui n’ont pas encore vendu leur cacao de la campagne précédente vont mélanger les fèves avec leurs anciens stocks. Et cela ne manquera pas d’avoir des répercussions sur la qualité du cacao ivoirien », craint-il.