Le Directeur Général du Conseil coton anacarde était ce jour en face de la presse à l’initiative du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) pour situer l’opinion sur l’état actuel de ces deux autres mamelles de l’économie nationale.
Dr Adama Coulibaly a été un peu plus clair ce matin en face de la presse au sujet de la fraude sur la production ivoirienne de noix de cajou qui fait l’objet d’un trafic intense vers des pays limitrophes. En cause et à la base de cette fraude qui fait perdre des ressources financières non estimées à l’Etat, les ivoiriens.
« L’attitude des ivoiriens nous interpelle. C’est nous qui sommes le problème. Cette attitude d’aide au trafic va au-delà de la simple fraude, elle fait appel au civisme » a dénoncé le Directeur Général du Conseil coton anacarde (CCA). Poursuivant, il a reconnu ne pas pouvoir, seul, arriver à bout de ce fléau.
« Je ne pourrai jamais endiguer la fraude tant que les ivoiriens ne changent pas. Des chefs de village, des élus défendent les trafiquants » a-t-il révélé avant de clarifier une information relative à la fixation de prix bord champ. « Le Ghana ne fixe pas de prix bord champ de noix de cajou. C’est la Côte d’Ivoire qui a un barème et qui fixe un prix suivi en cela depuis deux ans par le Bénin et un an par la Guinée Bissau » a révélé Dr Adama Coulibaly.
Il a surtout expliqué que « les opérateurs économiques qui passent par les ports ghanéens ne payent aucune taxe contrairement au port d’Abidjan. »
Sur la riposte face à ce fléau qui n’insiste pas à l’investissement dans une grande région productrice comme celle du Zanzan (Bondoukou), l’état-major général des armées a bien volontiers apporté sa contribution avec le lancement de l’opération « cajou protégé » ; qui a permis la saisie de 34 camions et le contenu de 26 autres vendu. Un arsenal juridique pénal a été codifié qui permet à la sanction des trafiquants tant au niveau pécuniaire jusqu’à 50 millions FCFA d’amende et 10 ans de prison.
« Les produits qui sortent du pays, un souci pour nous » a-t-il réitéré car a insisté Dr Adama Coulibaly, « 1 Kg de sorti est une perte pour l’économie nationale. »
Le DG du CCA s’est réjoui qu’une unité industrielle installée au Ghana ait acheté cette année 2700 tonnes de noix de cajou à la Côte d’Ivoire par la voie réglementaire. Il a rappelé les avantages édictés par l’Etat en vue de favoriser la transformation locale qui bénéficiera pour cette année de 66000 tonnes contre un peu plus de 40000 tonnes par le passé. Il a surtout insisté sur la « subvention » de 400 F/Kg allouée aux industriels en cas de transformation locale en plus de la facilitation à l’exportation sans paiement de droit de sortie. Au total, un peu plus de 4 milliards FCFA ont été reversés aux industriels locaux engagés dans la transformation d’une partie de la production nationale. La capacité opérationnelle des unités industrielles installées en Côte d’Ivoire est de 116 000 tonnes.
Toutes ces mesures incitatives ont permis un accroissement de la production qui a atteint à ce jour 728000 tonnes, soit +20% de la production mondiale et 40% de l’offre mondiale estimée à 3 280 000 tonnes. Pour la campagne écoulée, 508 milliards FCFA ont été payés aux producteurs ivoiriens.
Le DG Dr Adama Coulibaly a annoncé l’ouverture du CITA, un centre incubateur et de formation aux métiers de la noix de cajou à Yamoussoukro. « Le plus gros défi, c’est la transformation » a-t-il reconnu.
L’autre secteur qui requiert l’attention de l’invité du GEPCI était le coton. Avec 413 205 tonnes pour la campagne 2017-2018, contre 360. 000 tonnes en 2013-2014, le pays se classe 4è en Afrique de l’Ouest. De 77 milliards FCFA, les cotonculteurs ont engrangé 108 milliards FCFA au cours de la campagne écoulée avec 52% de fibre de type supérieur contre 13% en 2013-2014.
Les performances du monde du coton ivoirien ont conduit les pays producteurs au monde a décidé de se retrouver du 2 au 10 décembre prochain en terre ivoirienne pour la 77è assemblée plénière qui enregistre déjà un peu plus de 120 participants à ce jour.
Cette rencontre sur le coton mondial est une grande première et une contribution au positionnement diplomatique et économique de la Côte d’Ivoire, partant une victoire au terme des efforts déployés par Dr Adama Coulibaly qui a effectué des missions en Ouzbékistan et en Italie.
Il estime que la Côte d’Ivoire se donne les moyens pour améliorer sa production cotonnière par un renforcement de la recherche et la mise en place d’un « fonds de lissage et de soutien au prix à hauteur de 21 milliards FCFA. »
Adam’s Régis SOUAGA
Source : Poleafrique.info