Il est cultivé dans le pays par des cultivateurs, mais le riz local comme on l’appelle en Côte d’Ivoire ne figure pas toujours au menu de tous les ivoiriens. En cause, le coût de cette denrée alimentaire qui constitue pourtant l’essentiel des repas des populations ivoiriennes. Pourquoi le riz local coûte cher ? Un producteur donne des éléments de réponse.
Alors que le coût du riz importé connaît une hausse dernièrement sur le marché, le recours à la production locale est préconisé par des observateurs. Selon eux, la consommation du riz local serait la solution à la crise que connaît cet aliment. Seulement, cette denrée, en ce qui concerne ce qui est produit dans le pays, ne figure pas au menu de tous. Quoique désireuses d’en consommer, des familles ne peuvent s’offrir le luxe de l’acheter. En cause, le coût élevé de ce produit local que certaines personnes dénoncent bien souvent. Mais pourquoi le riz local coûte-il cher ? des producteurs pointent du doigt l’insuffisance de la quantité vendue sur le marché.
Mamadou Diaby, est le directeur général d’une usine de transformation de riz Paddy à Gagnoa, dans la région du Gôh. Il est de cet avis.
« Actuellement, le riz produit en Côte d’Ivoire ne peut pas résoudre le problème que nous vivons. Dans ce qu’ils produisent, les producteurs retirent ce qu’il faut pour leur propre consommation. Ce qui reste donc pour la vente n’est pas suffisant. Il y a aussi plusieurs facteurs à prendre en compte vu qu’il y a deux gros problèmes qui minent notre secteur. C’est d’abord la mécanisation parce que la riziculture en Côte d’Ivoire n’est pas mécanisée. De plus, nos producteurs sont confrontés à un problème de semence de qualité. Si une solution est trouvée à ces problèmes et qu’il y a un suivi, la Côte d’Ivoire pourra s’auto-suffire en riz et même en exporter », révèle-t-il à 7info qui l’a joint.
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Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la consommation annuelle de riz en Côte d’Ivoire est estimée à plus d’un million de tonnes de riz blanchi, soit environ 58 kg par an et par habitant. Mais le pays ne couvre qu’environ 42% de ses besoins et importe le reste sur le marché mondial. Cette importation est estimée à environ 1 500 000 tonnes de riz par an pour combler le déficit. Les principaux pays fournisseurs sont la Thaïlande, le Vietnam, l’Inde et le Pakistan.
La Côte d’Ivoire ne s’auto-suffit pas en riz et dépend fortement des importations. Cependant, elle a un potentiel important pour accroître sa production et réduire sa dépendance. C’est aussi ce que croit Mamadou Diaby.
« Nous avons des potentialités dont un climat qui est favorable et des producteurs qui ont une connaissance du secteur qui est non négligeable et qui aiment leur métier. D’abord, je propose aux décideurs de revoir le prix des intrants, parce que le sac qui coûtait 14 000 FCFA à l’époque est aujourd’hui vendu à 35 000 FCFA. Ce qui fait que les producteurs n’arrivent plus à acheter la qualité qu’il faut pour leur production, qui a carrément chuté. Il faut également noter que les bas-fonds sont vieillissants et les terres ne sont plus fertiles. A tout cela il faudra ajouter une véritable politique agricole, afin d’aboutir à la mécanisation de la riziculture et accompagner de façon durable les producteurs », précise le directeur général d’une usine de transformation de riz Paddy à Gagnoa.
Richard Yasseu