Le 10 février 2025, à Abidjan, s’est ouverte la première édition du Forum international des métiers et compétences (FIMEC). C’est un événement visant à redynamiser la formation professionnelle en Côte d’Ivoire. Le Premier ministre, présent à l’ouverture de cette rencontre le Premier ministre Robert Beugré Mambé a appelé les jeunes ivoiriens à investir dans l’enseignement technique et professionnel pour assurer un avenir prometteur.

Beugré Mambé a souligné l’importance de la formation technique. Selon lui, c’est un vecteur de développement durable pour les nations africaines.

Il a pris l’exemple de puissances économiques comme la France, l’Allemagne et la Chine, où plus de 40 à 50 % des étudiants sont formés dans des filières techniques.

En comparaison, la Côte d’Ivoire n’atteint qu’un taux de 6 %.

Selon lui, l’enseignement technique constitue “le plus beau mariage entre la pensée et l’action”. Il représente une porte d’entrée vers l’emploi, l’entrepreneuriat et même la recherche, en permettant aux jeunes de s’adapter aux évolutions économiques et technologiques, ajoute-il.

Le Premier ministre a également évoqué les résultats de l’enquête nationale sur l’emploi de 2019.

Cette situation, ajoutée aux jeunes diplômés sans emploi et aux personnes en emploi précaire, représente un véritable défi pour l’insertion durable des jeunes.

Pour remédier à cette situation, le gouvernement a investi plus de 450 milliards FCFA depuis 2021 pour renforcer les capacités des jeunes, notamment à travers des initiatives comme l’Académie des talents et l’école de la deuxième chance.

En encourageant les jeunes à se former dans des domaines techniques, le gouvernement espère créer des opportunités durables pour une jeunesse plus employable et entreprenante.

AGEFOP, un plaidoyer pour l’intégration du « Marqueur de Développement des Compétences »

Karitia Coulibaly-De Medeiros, directrice générale de l’Agence nationale de la formation professionnelle (AGEFOP), a proposé l’introduction d’un “marqueur de développement des compétences” dans tous les projets structurants de l’État.

Inspirée du “marqueur genre”, cette approche viserait à mieux intégrer les besoins en formation professionnelle des populations locales dans la mise en œuvre des projets.

Selon Coulibaly-De Medeiros, la formation professionnelle est une véritable opportunité pour l’insertion des jeunes et constitue une “première chance” d’accès au marché du travail.

La 1ère édition du FIMEC se poursuit avec pour objectif la création d’un Livre Blanc, regroupant des recommandations et des solutions pour moderniser et améliorer le système de formation professionnelle en Côte d’Ivoire.

L’événement, qui se déroule sur deux jours, est une plateforme dédiée aux échanges sur les enjeux de la formation professionnelle, avec pour ambition de repenser et valoriser l’enseignement technique et professionnel afin de soutenir le développement socioéconomique de la Côte d’Ivoire.

Le FIMEC 2025 a mis en lumière la nécessité de réinventer la formation professionnelle pour répondre aux défis du marché du travail en Côte d’Ivoire.

L’intégration de nouveaux mécanismes, comme le marqueur de développement des compétences, constitue un levier clé pour atteindre ces objectifs et stimuler la croissance inclusive et durable du pays.

Tristan Sahi