La première édition du Forum international des métiers et compétences (FIMEC) s’est ouverte le 10 février 2025 à Abidjan, avec un accent particulier sur les enjeux de la formation technique et professionnelle en Côte d’Ivoire.
Lors de cette cérémonie, la directrice générale de l’Agence nationale de la formation professionnelle (AGEFOP), Karitia Coulibaly-De Medeiros, a appelé à l’instauration d’un « marqueur de développement des compétences » dans tous les projets structurants de l’État, une proposition clé pour l’avenir de la formation professionnelle en Côte d’Ivoire.
Elle a souligné que l’introduction d’un marqueur de développement des compétences dans les projets de développement serait un moyen efficace de mieux identifier les besoins en formation des populations locales.
Inspiré du “marqueur genre” qui existe déjà dans de nombreux projets, cette réforme permettrait d’intégrer de manière proactive la dimension de la formation professionnelle dès la conception des projets structurants, en prenant en compte les exigences spécifiques des territoires et des communautés locales.
Cela permettrait de mieux répondre aux attentes des jeunes et de favoriser leur insertion professionnelle.
Elle a également insisté sur l’importance de la formation professionnelle, la qualifiant de véritable « première chance » pour les jeunes ivoiriens d’accéder à un emploi stable.
Selon la directrice de l’AGEFOP, la formation technique n’est pas seulement un moyen d’acquérir des compétences.
C’est aussi un levier stratégique pour contribuer à la croissance économique du pays.
Elle a mis en avant le rôle de l’AGEFOP dans le soutien à l’insertion professionnelle des jeunes à travers des programmes adaptés.
Soulignant que les opportunités de formation permettent de renforcer l’employabilité et de lutter contre le chômage des jeunes.
Selon les résultats de l’enquête nationale sur l’emploi de 2019, plus de 2,3 millions de jeunes ivoiriens, âgés de 16 à 35 ans, ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en éducation (NEETs).
Ce chiffre combiné à celui des jeunes diplômés sans emploi et des travailleurs en situation précaire, fait ressortir l’ampleur du défi auquel le pays est confronté en matière d’insertion professionnelle.
Pour répondre à ces défis, le gouvernement ivoirien a déjà engagé des efforts considérables, avec des investissements dépassant les 450 milliards FCFA depuis 2021.
Ces investissements ont permis la création de programmes comme l’Académie des talents et l’école de la deuxième chance, destinés à aider les jeunes à se former et à accéder au marché du travail.
Le FIMEC, placé sous le thème « Réinventer la formation professionnelle pour un capital humain, moteur de croissance inclusive et durable », sert de plateforme pour rassembler les acteurs du secteur et favoriser des échanges sur la modernisation du système de formation.
L’événement a pour objectif d’élaborer un Livre blanc avec des recommandations concrètes pour réformer et moderniser le système de formation professionnelle ivoirien.
Les discussions s’articulent autour des meilleures pratiques à adopter pour redonner à la formation technique et professionnelle la place qu’elle mérite dans le développement socio-économique du pays.
Tristan Sahi
