Le médicament inscrit sous le nom pharmaceutique Ventoline sera bientôt en rupture de stock sur le marché ivoirien. La raison, le laboratoire qui le produit a décidé de ne plus le commercialiser en Côte d’Ivoire pour des raisons de bénéfices.
Que faut-il comprendre par « raisons commerciales » ? Selon un spécialiste du médicament qui a requis l’anonymat, cette décision ne dépend pas de l’Autorité ivoirienne de régulation pharmaceutique, mais plutôt du fabricant. « Une entreprise privée quand elle est créée, c’est pour réaliser du profit. Vous savez lorsqu’une entreprise pharmaceutique fabrique un lot de médicaments, si tout le stock n’est pas écoulé avant la date de péremption, elle est seule à assumer les pertes. Donc si elle estime que son produit n’est pas bien vendu dans un pays, elle est libre de décider de ne plus le commercialiser », explique-t-il.
Dans ce cas de figure, l’AIRP peut seulement intervenir lors d’une procédure de demande d’importation soumise par le pharmacien. « Lorsque ce produit n’est plus commercialisé, dans un premier temps l’autorité cherche à savoir s’il y a des produits équivalents, s’il y en a tout le monde est soulagé. Mais dans le cas contraire, face à la demande de ses clients, le pharmacien peut solliciter l’AIRP afin d’obtenir une autorisation d’importation de ce produit en France. Malheureusement, c’est toute une procédure qui sera entamée aux frais du demandeur qui sera contraint d’y ajouter une marge de bénéfice, d’où le coût élevé de certains produits pharmaceutiques », précise ce pharmacien interrogé par 7info.
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Toujours selon ce professionnel du médicament, le rôle de l’Autorité ivoirienne de Régulation pharmaceutique est de veiller à ce que les médicaments soient disponibles sur le marché conformément à la mission de l’État qui est d’assurer cette disponibilité des produits pharmaceutiques et à moindre coût. « L’État forme les pharmaciens en tant que spécialistes du médicament et leur confie cette mission. En contrepartie, il protège ces derniers afin qu’ils soient les seuls à commercialiser les médicaments pour qu’ils en tirent profit, voilà le principe du monopole pharmaceutique », a-t-il conclut.