Continent

Fin de l’accord sur les céréales ukrainiennes, quelles conséquences pour l’Afrique ?

Mis à jour le 20 juillet 2023
Publié le 20/07/2023 à 12:00 , , , , ,

L’onde de choc de la décision de la Russie de ne pas reconduire l’accord sur les céréales ukrainiennes se fera sentir sur le continent africain. Quelle solution face à cette situation qui risque d’alimenter l’inflation déjà constatée en Afrique ? Un spécialiste répond.

« Tous les bateaux ukrainiens qui traverseront la mer Noire seront considérés comme des navires de guerre », a prévenu le ministère russe de la Défense.

Vladimir Poutine refuse de relancer l’accord sur les exportations des céréales ukrainiennes. Moscou justifie sa position par une réponse aux « sanctions économiques imposées par l’Union européenne » dans la guerre contre l’Ukraine. Les autorités russes demandent donc la levée des restrictions avant toute négociation sur les céréales ukrainiennes.

Pourtant, la situation pourrait avoir des conséquences dans 90 pays qui dépendent de ces exportations. La majorité se trouve en Afrique. Moscou, qui avait levé son blocus après plusieurs médiations notamment africaines pour la libération des stocks de blé en Ukraine, semble cette fois déterminé à aller jusqu’au bout.

Selon le politologue Jean-Paul Kipré, la diplomatie a changé de cadre.

« Nous sommes passés d’une logique de diplomatie à l’agro-diplomatie. C’est moins de la sécurité alimentaire. Ce sont des négociations qui sont engagées pendant que la guerre se poursuit. Quand on n’arrive pas à faire basculer la décision par la force, on procède de cette manière », fait savoir l’enseignant-chercheur avant de poursuivre.

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« La conséquence peut être de deux ordres pour l’Afrique. Soit elle est bénéfique ou elle ne l’est pas. Pour ma part, je pense que c’est le moment pour les Africains, d’explorer d’autres alternatives. On a vu ici en Côte d’Ivoire, les autorités demander aux boulangers d’explorer la transformation du manioc dans la fabrication du pain. Ce sera donc l’occasion d’intensifier les initiatives dans ce sens. Il faudra aussi dans un premier temps, modifier nos habitudes alimentaires afin de s’adapter à la situation. Dans tous les cas, l’Afrique devrait travailler de sorte à s’affranchir de certaines exportations », a ajouté Jean-Paul Kipré.

Des experts de la CEDEAO se réunissent à Dakar au Sénégal du 25 au 28 juillet 2023 afin de faire l’état des lieux de la lutte contre l’insécurité alimentaire. La question des céréales ukrainiennes pourrait être à l’ordre du jour.

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