L’allocodrome de Yopougon Niangon à Abidjan a abrité la nuit des idées 2019 le 31 janvier 2019. A l’honneur, les travailleuses des secteurs réservés aux hommes, pour une certaine opinion, ont confié à Pôleafrique.info, les préjugés auxquels elles font face. Et surtout, leurs astuces pour résister.
Ozoua Harmony est une artiste plasticienne. Décoratrice d’intérieur et de cinéma, elle est également accessoiriste. Elle participe avec enthousiasme à l’édition 2019 de la nuit des idées, ici à l’allocodrome de Yopougon. Ce rendez-vous apparait à ses yeux comme une occasion de se faire comprendre.
« Quand on essaie d’exercer un métier, les hommes pensent que c’est leur chasse gardée. Souvent ils nous trouvent faibles. ET même quand ils reconnaissent notre travail, ils nous traitent de garçon manqué », se désole-t-elle.
Pôleafrique.info l’interviewe alors qu’elle est en train de poser de la peinture sur le tissu creton. La toile qu’elle peint évoque, explique-t-elle, le pouvoir des femmes.
Heureuse d’exercer un travail épanouissant malgré les idées reçues, elle demande aux femmes qui veulent embrasser la peinture de ne pas être complexées.
« Tout métier nourrit son homme. Et quand tu veux que ton métier te nourrisse, tu y arrives. Je demande aux jeunes femmes de ne pas être complexées. Faire le ménage est un art. Si une femme est ménagère, à partir du moment où elle arrive à faire le ménage, qu’elle considère cela comme un don car certaines n’y parviennent pas », indique Ozoua Harmony.
Les métiers qui apparemment appellent à l’usage de la force physique, quand ils sont exercés par des femmes suscitent aussi des étonnements. C’est l’histoire qui suit. Pôleafrique.info l’a dénichée sur place à l’allocordrome de Yopougon Niangon en échangeant avec Ange Konan, mécanicienne.
Ange Konan est arrivée à la mécanique parce qu’elle aime les voitures. Elle voulait aussi perpétuer une tradition familiale. « Dans ma famille tout le monde fait la mécanique. J’ai voulu montrer qu’entant que femme je pouvais aussi exercer ce métier », explique-t-elle.
Le plus récurrent des préjugés est qu’une femme ne pourrait pas faire ce métier à cause de la force physique. « Les clients n’ont pas de confiance. Ils ne veulent pas confier leur voiture à une femme. Pourtant la mécanique fait plus appel à la technique qu’au physique. Devant ces préjugés, c’est l’amour du travail nous permet de résister », se confie Ange Konan.
La Nuit des Idées-Abidjan 2019 a vu la participation des Go Mecanique, Crealab, les artistes plasticiennes, la slameuse Amee et l’Orchestre Bella Mondo.
L’Institut français de Côte d’Ivoire et la Mairie de Yopougon ont apporté leur soutien à l’événement. L’organisation a été chapeautée par l’artiste Jacob Bleu autour du thème : » Femmes de pouvoir face aux préjugés de la société ».
Nesmon De Laure
Pôleafrique.info