Ouvrir une enquête parlementaire et retirer immédiatement l’établissement de la Cartes nationales d’identité et des passeports à tout concessionnaire et confié aux différents services de l’État ! Ce sont là des recommandations de la Fondation Internationale des droits de l’homme et de la vie politique (FIDHOP). Cette organisation a réagi le lundi 8 janvier 2024, sur le récent rapport de la Cour des comptes, révélant des irrégularités dans la gestion des fonds publics en Côte d’Ivoire.
Dr Boga Sako, le président de la Fondation Internationale des droits de l’homme (FIDHOP) dénonce l’attitude du gouvernement face aux révélations de la Cour des comptes qui met en lumière des irrégularités dans la gestion des ressources publiques liées aux frais des passeports et des cartes nationales d’identité pour l’année 2022.
« La FIDHOP se dit profondément choquée devant de telles révélations, comme nombre d’Ivoiriens ; car il s’agit vraisemblablement de mauvaise gouvernance, d’une affaire de gros détournements présumés de deniers publics, à hauteur de plusieurs centaines de Milliards FCFA ; dans un contexte particulièrement difficile pour les populations », a fustigé Dr Boga Sacko.
« Comment est-ce donc possible que l’argent exigé à chaque citoyen pour l’établissement de sa pièce d’identité (5 000 FCFA) et de son passeport (40 000 FCFA) n’apparaisse nullement dans les livres comptables de l’État ? », s’interroge l’organisation de la société civile.
Ces fonds, au lieu d’être reversés dans les caisses de l’État, seraient allés vers une destination inconnue. Dans un communiqué, la Cour des comptes a également mis à nu quatorze projets financés en 2022 par des dons de partenaires au développement, d’un montant total de 34 244 907 000 FCFA, qui n’ont connu aucun début d’exécution.
Le président de la FIDHOP Dr Boga Sako estime que ce dossier, impliquant « potentiellement le détournement de centaines de milliards FCFA » provenant des contribuables ivoiriens, « est suffisamment sérieux pour que toute la lumière soit faite sur le dossier ». Il exhorte le chef de l’État à suivre de près l’affaire. De préférence avant la CAN 2023. Il invite également le gouvernement à prendre ses responsabilités.
« Que l’établissement de la CNI et des passeports soit immédiatement retiré à tout concessionnaire et confié aux différents services de l’État ! De sorte que les responsables de tous manquements soient aisément identifiables. Que soit mise en place, dans les plus brefs délais, une Commission d’Enquête Parlementaire, en vue d’auditer et d’auditionner tous les acteurs intervenants dans le processus de l’établissement de ces pièces. L’argent doit être retrouvé, tout au moins les traces ; et tous les faussaires présumés, du public ou du privé, traduits devant les tribunaux », recommande Boga Sako.
Pour la FIDHOP, dans l’attente de la résolution de cette affaire, le gouvernement doit suspendre toute augmentation, notamment du prix de l’électricité, des denrées de première nécessité ; ainsi que la levée de la redevance RTI.
Toutefois, le défenseur des droits de l’homme se réjouit de la publication de ce rapport provenant « d’une institution respectable de la République » et a félicité « vivement tous les membres et notamment le président, le magistrat hors hiérarchie Kanvaly Diomandé ».
Il invite d’autres institutions de la République, telles que la Haute autorité de la bonne gouvernance, ou le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), à oser aussi dire aux Ivoiriens comment fonctionne leur État.
Tristan Sahi