Au soir de la mauvaise campagne lors des éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018, la sélection A ivoirienne de football, s’était une fois de plus retrouvée orpheline avec le départ du Belge, Marc Wilmots. Mais ce samedi 30 juin après plus de 7 mois sans sélectionneur, Kamara Ibrahim qui assurait jusque-là, l’intérim a été nommé à la tête des éléphants de Côte d’Ivoire. Une nomination tardive qui suscite bien de réactions.
Reparti comme il est venu, Marc Wilmots, l’ex sélectionneur des éléphants avait, en montant dans l’avion le 16 novembre 2017, abandonné l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, à son triste destin. Après une CAN 2017 catastrophique, qui a vu Dussuyer quitter le vestiaire ivoirien, le belge désigné par Sidy Diallo himself, était arrivé en pompier. Mais le rêve ne durera que quelques mois, avec à la clé, une non-participation de la Côte d’Ivoire à un mondial depuis 2006.
7 mois après, le comité de recrutement du nouveau sélectionneur, mis en place par la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) a désigné le nouveau sélectionneur. Et pourtant ce dernier, selon les dires des membres du comité, « connait la maison ». Si tel est le cas, pourquoi maintenant ? Maxime Gouamené, entraineur de l’AFAD, club de 1ère division ivoirienne, et vainqueur de la coupe de la ligue 2018, estime que le cas du Sénégal a laissé ses traces.
« Ils ont attendu parce qu’ils ne savaient pas qui choisir au juste. Pendant ce temps, le Sénégal est passé par là. On a vu le brillant parcours d’Aliou Cissé pendant es éliminatoires du mondial 2018, et même pendant la compétition en Russie. C’est une fierté pour moi, en tant que coach local et j’espère que tout se passera bien pour lui » a souhaité le coach.
Après Yeo Martial en 1992, la Côte d’Ivoire retrouve pour la troisième fois, un sélectionneur local. Mais celui qui aura marqué les esprits cette dernière décennie demeure François Zahoui, éjecté de la tête des éléphants après une belle campagne en coupe d’Afrique 2012. La Côte d’Ivoire avait alors perdu en finale face à la Zambie d’Hervé Renard. La FIF a refusé de donner des explications sur le départ du sélectionneur ivoirien à l’époque, avant de monter sur le toit de l’Afrique, trois ans plus tard, avec l’apport du bourreau d’hier. Selon le coach du Sporting Club de Gagnoa, Oussou-Lunor Israël, l’homme saura relever le défi.
« C’est une bonne chose que la FIF ait à nouveau fait le choix d’un sélectionneur local. Je connais l’homme par sa rigueur au travail et son sérieux. Je pense qu’il pourra emmener l’équipe à bon port. C’est en effet une fierté pour nous autres coaches locaux car vous savez que les pays africains ont une longue tradition d’entraineurs expatriés. Du coup, il leur est difficile de faire confiance à un local. Pourtant la CAN 92 a été remportée par Yéo Martial, un entraineur ivoirien. Et on a aussi vu l’exemple avec le Sénégal, dirigé par Aliou Cissé au mondial. Pour moi, mieux vaut tard que jamais et tant mieux si les dirigeants ivoiriens ont enfin compris » a-t-il réagi.
Mais l’entraineur s’inquiète du staff technique autour d’Ibrahim Kamara. Selon lui, la performance du nouveau sélectionneur dépendra du climat autour de lui.
« J’espère qu’on lui donnera les moyens pour travailler. Mais ce que je crains le plus, c’est le staff qui va l’accompagner. Il y a beaucoup de personnes qui n’ont rien à faire dans l’encadrement des éléphants, tout comme des personnes qui peuvent aider Kamara à atteindre ses objectifs. Aux dirigeants de faire de bons choix » a-t-il indiqué.
Kamara Ibrahim n’est certes pas connu du grand public mais reste un habitué des sélections nationales. Il a gagné la CAN 2013 avec les cadets avant d’occuper le poste d’adjoint d’Hervé Renard pour la coupe d’Afrique 2015 et Michel Dussuyer en 2017. Son objectif, qualifier les éléphants à la CAN 2019, afin de préparer au mieux celle à domicile en 2021. La Côte d’Ivoire espère remporter sa troisième coupe d’Afrique chez elle. La tâche ne s’annonce donc pas facile pour le nouveau sélectionneur.
Éric Coulibaly
Poleafrique.info