Elles constituent le « Dernier recourt » comme le dit un vers de leur hymne. Mais les Forces spéciales de Côte d’Ivoire sont méconnues en ce qui concerne la raison de leur création et leurs missions. Poleafrique.info a pu avoir quelques informations sur cette unité spéciale des Forces armées de Côte d’Ivoire, auprès du Bureau de l’information et de presse de l’armée (BIPA).
C’est en août 2011 à la fin de la crise postélectorale qui a secoué le pays quelques mois plus tôt, que les Forces spéciales ivoiriennes sont créées. La mise sur pied de ce corps répond au besoin de doter la Côte d’Ivoire « d’une unité d’élite capable de faire face aux nouvelles exigences de défense et de sécurité » indique notre source. Il s’agit aussi, « au regard des menaces multiformes, de disposer d’une force constituée d’opérateurs ayant un niveau de maîtrise élevée des savoir-faire, équipée des moyens modernes de combat et de projection, susceptibles d’être engagés dans de courts délais et capables, par leur polyvalence, d’exécuter simultanément plusieurs missions et en effectif réduit » précise-t-elle.
Composées de volontaires, toujours prêts à « exécuter les ordres même au péril de leur vie », comme ils le disent toujours fièrement dans leur hymne et en inspirant le respect, les Forces spéciales ivoiriennes ont un ensemble de missions étendues. Il s’agit entre autre de faire face aux nouvelles menaces et autres conflits asymétriques que sont le terrorisme, la piraterie maritime, la guérilla urbaine, les insurrections, mener toute forme de combat conventionnel avec une valeur ajoutée notamment dans les environnements particuliers que sont la zone urbaine, le plan d’eau, le terrain accidenté ou de forêt.
Les Forces spéciales, sont aussi parées à mener en temps de guerre ou de crise des opérations spéciales à haute valeur stratégique et susceptible d’influencer fortement le cours du conflit. Elles ont été également créées pour participer à la veille stratégique de la lutte contre les réseaux clandestins, la recherche et l’exploitation de renseignements.
Commandées à sa création par le Général de division Doumbia Lassina (alors Colonel), aujourd’hui Chef d’Etat-Major général des armées de Côte d’Ivoire, les Forces spéciales sont depuis le mardi 8 janvier commandées par le Colonel Tibé Bi Lopoua. Hyper entraînée, cette unité a déjà à son actif des interventions menées avec maestria. Avec efficacité et vigueur, elles ont réagi lors de l’attaque terroriste de Grand-Bassam le 13 mars 2016, de même qu’à Grabo et Olodio dans l’extrême Sud-ouest de la Côte d’Ivoire.
S’inscrivant dans la continuité, le nouveau chef de corps le Colonel Tibé Bi Lopoua anciennement commandant de la base d’Adiaké, entend faire du renforcement de la capacité d’action des Forces spéciales sa priorité. « Durant tout le temps de mon commandement, je n’aurai qu’une seule priorité, maintenir et accroître notre capacité opérationnelle afin que les forces spéciales demeurent un élément essentiel dans l’outil de défense de notre pays face aux agressions extérieures où intérieures sous toutes leurs formes », a-t-il promis le 8 janvier lors de sa prise de commandement. Et d’ajouter que discipline, entraînement et cohésion seront les principaux axes qui conduiront son action, gage selon lui, pour lui et ses hommes d’ « entrer dans l’histoire par la grande porte, la porte de la fierté et de la respectabilité« .
450 nouveaux jeunes soldats ont pu passer avec succès la formation d’Oumé et ont étoffé l’effectif qui était sous le commandement de l’actuel chef d’état-major général des Armées, Doumbia Lassina.
C’est aussi sur sa principale base que la Côte d’Ivoire abritera sous peu « un centre international de formation à l’antiterrorisme sur les trois niveaux stratégiques, opératifs et tactiques » à Jacqueville.
Richard Yasseu
Poleafrique.info