Côte d’Ivoire

FPI, Le comité de contrôle vole au secours d’Affi et accuse les GOR  

Mis à jour le 26 avril 2019
Publié le 17/04/2019 à 6:29 , , ,

Le rendez-vous raté à Bruxelles, la capitale belge entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’guessan, le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI), continue de susciter des réactions au sein de cette formation politique. Dans une déclaration à la presse dont Poleafrique.info a reçu copie ce mercredi 17 avril, le comité de contrôle du FPI dénonce des « manœuvres » pour écarter le président de ce parti.

« Le Comité de Contrôle rappelle à toutes fins utiles, qu’aucune disposition statutaire ni réglementaire n’autorise l’élu du Congrès à user de quelques manœuvres que ce soit pour déclarer unilatéralement un autre militant, fut-il un membre fondateur, président du parti », lit-on dans la déclaration du comité de contrôle datée du mardi 16 avril et signée de Wognin Koua Honoré.

Cette intervention, l’instance de décision de l’ex-parti au pouvoir en Côte d’Ivoire dit la faire pour deux raisons. « C’est parce que, premièrement, les débats qui ont lieu ne sont plus internes au FPI seul, mais ont pris une dimension nationale, voire internationale ; deuxièmement, parce que dans la forme et dans le fond, ils soulèvent des questions de droit, de principes de fonctionnement et d’application de nos textes fondamentaux ; ce qui interpellent naturellement l’organe de contrôle du parti », précise le responsable du Comité de Contrôle.

Selon Wognin Koua Honoré et ses camarades, l’échec de la rencontre de Bruxelles est imputable à des proches de l’ex-dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo, qui exercent un « forcing et un chantage » sur le leader de leur parti. Ils pointent le doigt accusateur sur le ministre Assoa Adou et l’ambassadeur Aka Emmanuel. Ces derniers à en croire le comité de contrôle, ont tenter ainsi  « d’arracher au président Affi N’guessan, depuis son hôtel de Paris, une déclaration préalablement rédigée, l’obligeant à reconnaître les soi-disant congrès de Mama et de Moossou, et le président Laurent Gbagbo, comme président du front populaire ivoirien. Le scénario était déjà monté puisqu’un journaliste de la radio française RFI était en alerte pour lui tendre son micro. Une déclaration de renoncement de son titre de président sur ce puissant média international aurait eu un retentissement tout aussi international » constatent-ils.  

Le Front populaire ivoirien, parti fondé par Laurent Gbagbo est en proie à des convulsions internes depuis son éviction du pouvoir d’Etat suite à là crise postélectorale qui a secoué la Côte d’Ivoire de 2010 à 2011. Deux camps rivaux se disputent le contrôle de cette formation politique depuis le transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) de l’ex-dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo. Ce sont d’un coté, le camp dirigé par l’ex-Premier Ministre Affi N’Guessan et de l’autre, les irréductibles communément appelés dans le pays les ’Gbagbo ou rien (GOR)’’. Aux premiers, il est reproché de collaborer avec le pouvoir en place et donc pas reconnus par les seconds. Tandis que les premiers accusent leurs détracteurs de faire jusque-là un usage illégal du nom et du logo du FPI et ne reconnaissent pas les deux congrès qu’ils disent avoir organisé.

Des congrès que le comité de contrôle du FPI Affi N’Guessan ne reconnait pas. « (…) ces rassemblements l’ont été en violation fragrante de nos textes fondamentaux. En effet, un congrès même extraordinaire, impose toujours au président sortant contesté, un compte rendu moral et financier de ses activités. À moins qu’il refuse de se présenter aux assises en dépit d’une convocation régulière. Son bilan est jugé, Il reçoit ou non le quitus du Congrès dont il aura pris soin d’appeler à la tenue. Le comité de contrôle ne se souvient pas avoir découvert et lu dans les archives du parti une invitation adressée au président Affi pour prendre part à un quelconque congrès, ni à Mama ni à Moossou. Dans les deux cas de figure, juridique et des principes de gestion du parti, les soi-disant assises tenues par la dissidence sont nulles et de nul effet », rejette-il.

A en croire Wognin Koua Honoré et ses camarades du comité de contrôle, les actions de leurs adversaires internes au FPI, sont une stratégie pour « ceux qui ont convaincu ou forcé la main au président Laurent Gbagbo de se trouver une porte de sortie honorable. Pour légitimer leurs rassemblements illégaux, Ils ont malheureusement choisi la triste voie de la contrainte et de l’humiliation du Président légal du parti ».

En tout état de cause, le Comité de Contrôle du FPI Affi N’Guessan indique ne pas désespérer pour autant de voir relancer les initiatives visant une réconciliation véritable et l’unité du parti.

Richard Yasseu

Source : rédaction Poleafrique.info

 
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