Pascal Affi N’Guessan, président statutaire du Front Populaire Ivoirien (FPI) semble désormais affaibli politiquement ! Au fil des ans, il a progressivement perdu ses soutiens.
De plus en plus esseulé. Pascal Affi N’guessan, le président du FPI voit son entourage se vider. Des cadres de cette formation politique dont certains lui étaient très proches l’ont quitté. Soit pour cause de décès ou par démission pour les adversaires internes et externes. Pourtant rien ne présageait cette saignée.
Après sa sortie de prison en 2013, Pascal Affi N’Guessan avait repris la tête du FPI, parce que président de ce parti depuis plus d’une décennie selon les textes. À travers des rencontres, des marches, il avait réussi à « ressusciter » cette importante formation politique, qui cherchait ses marques après la chute du régime Gbagbo le 11 avril 2011, et le transfèrement de l’ancien dirigeant ivoirien à la CPI, de même que l’emprisonnement et le départ en exil de nombreux cadres.
Progressivement « le Lion du Moronou » va gagner en popularité. Certains militants du parti à la rose se mettront même à rêver d’un retour aux affaires en 2015.
Le parti scindé en deux
L’année 2014 sera marquée par de profondes divisions au sein du FPI. Au cours d’une réunion secrète, un groupe de cadres dirigés par feu le professeur Aboudrahamane Sangaré, la décision de la suspension de Pascal Affi N’Guessan est prise. Ses camarades de parti lui reprochent le maintien d’un représentant du FPI au sein de la Commission électorale indépendante (CEI). D’aucuns l’accusent de connivence avec les tenants du pouvoir au détriment de sa formation politique. L’ex-Premier Ministre fait recours à la justice pour empêcher son éviction de la tête du parti.
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Même si Affi N’guessan parvient à se maintenir à la tête du FPI, la majorité des militants préfèrent suivre la branche dissidente, dirigée par Aboudrahamane Sangaré.
Les hommes d’Affi N’Guessan
Désormais scindé en deux, le FPI légal dirigé par Affi N’guessan et la branche d’Aboudrahamane Sangaré vont se livrer une véritable guerre d’influence. Pour le contrôle du parti. Mamadou Koulibaly, l’ancien président de l’Assemblée nationale, lui choisit de faire cavalier solitaire au sein de LIDER, un parti qu’il venait de créer.
Les anciens ministres Amani N’Guessan Michel, Abouo Ndori Raymond, Christine Adjobi, Augustin Koumoin, Alcide Djédjé, Alain Dogbou ainsi des cadres dont Marcel Gossio, Jean Bonin Kouadio, Diabaté Bêh, Agnès Momet…, seront les hommes sur lesquels Affi N’guessan va s’appuyer. Avec ce noyau d’hommes et de femmes, il va poursuivre ses actions pour la reconquête du pouvoir d’État.
Des départs et des décès
Mais, avec le temps, certains vont prendre d’autres chemins. C’est d’abord le ministre Amani N’guessan Michel qui se rapproche du camp adversaire interne plus connu sous l’appellation « GOR » ( Gbagbo ou rien). Il est suivi plus tard par Agnès Monnet, pourtant secrétaire général de cette formation politique. Puis viendra le tour du ministre Alcide Djédjé qui, lui, dépose ses valises au RHDP le parti au pouvoir. Le ministre Abouo Ndori Raymond et l’ex-directeur général du Port d’Abidjan Marcel Gossio seront rappelés à Dieu.
Le dernier à avoir quitté le navire du FPI Affi N’guessan est Jean Bonin Kouadio entre temps nommé Vice-président en charge de la communication et du marketing politique. Le départ de ce juriste le mardi 4 mai 2021, laisse un grand vide autour d’Affi N’Guessan. Excellent communicateur, l’homme constituait le fer de lance de l’appareil communicationnel du FPI.
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Depuis qu’il a rompu les liens avec l’aile dure du parti, Pascal Affi N’Guessan n’a plus retrouvé la cote de popularité qu’il avait à sa sortie de prison.
Le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo fera-t-il changer les choses ? En tout état de cause, la réconciliation interne va constituer le premier chantier auquel devra s’attaquer l’ancien dirigeant ivoirien et fondateur du FPI.