Le président français Emmanuel Marcon a accordé une interview au confrère Jeune Afrique le vendredi 20 novembre 2020. Il a fait le tour de l’actualité africaine notamment celle de la Côte d’Ivoire, un pays en proie à des violences politiques suite à la contestation par l’opposition de la réélection d’Alassane Ouattara, à un troisième mandat jugé « anticonstitutionnel ».
Selon le chef de l’exécutif français, le président ivoirien s’est présenté au scrutin présidentiel du 31 octobre par « devoir » parce qu’ « il s’est retrouvé dans une situation exceptionnelle ». Un peu plus loin, le locataire de l’Élysée a déclaré que c’est suite au décès d’Amadou Gon Coulibaly, candidat désigné par le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir, qu’Alassane Ouattara a été contraint de prendre part à la présidentielle d’octobre.
« Je peux vous dire de manière sincère qu’il (Alassane Ouattara) ne voulait pas se présenter », a affirmé le président français.
Exilé en France depuis l’atterrissage manqué de son avion le 23 décembre 2019, Guillaume Soro appelle la population ivoirienne à une insurrection populaire en vue de renverser le régime d’Abidjan. Pour le chef de l’État français pas question que le chef de l’ex-rébellion du nord mène des actions de déstabilisation de la Côte d’Ivoire à partir de la France.
« Il (Guillaume Soro) n’a pas à créer le désordre et sa présence n’est pas souhaitée, sur notre territoire, tant qu’il se comportera de cette manière… Nous ne souhaitons pas qu’il mène des actions de déstabilisation depuis le sol français », a-t-il averti.
À la mi-octobre, dans un bar parisien, devant certains partisans, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, condamné à 20 ans de prison, avait soutenu qu’il a le soutien du président Emmanuel Macron. Cette interview de ce vendredi 20 novembre 2020 suscite des interrogations. Le premier citoyen de France s’est-il rangé du côté du pouvoir d’Abidjan, alors que l’opposition ivoirienne maintient son mot d’ordre de désobéissance civile ? Les jours à venir nous situeront.
Arnaud Houssou
7info.ci