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France: Décès de Robert Badinter à l’âge de 95 ans

Mis à jour le 9 février 2024
Publié le 09/02/2024 à 1:36 , , , ,

Robert Badinter, combattant acharné contre la peine de mort en France, s’est éteint. L’ancien garde des sceaux décédé dans la nuit du 8 au 9 février à 95 ans. Il était considéré comme le père de l’abolition de la peine de mort, au terme d’un combat judiciaire et politique rude.

«Un géant de la conscience française», réagit Stéphane Séjourné.

«Un géant de la conscience française nous a quittés. Robert Badinter laisse en héritage une vie dédiée à la justice et à la dignité humaine. Estimant que l’Europe est garante de notre avenir, son combat doit guider nos actions. Mes pensées vont à sa famille», a publié Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères.

«Robert Badinter était bien sûr le symbole de l’abolition de la peine de mort en France. Avocat, puis ministre de la Justice, il fut un combattant infatigable pour les droits humains. C’est sous son ministère que fut également supprimé le délit d’homosexualité», a écrit sur X le député La France insoumise (LFI) Manuel Bompard.

En 1976, au moment où Patrick Henry enlève et tue le petit Philippe Bertrand à Troyes, 83 % des Français se déclarent favorables à la peine de mort. À cet instant,  La France a peur , selon l’expression du journaliste Roger Gicquel. Et pourtant, Me Badinter, à la force de sa voix et de ses convictions, va éviter la guillotine à cet homme parti quelques jours au ski après avoir tué ce garçon de 7 ans. Aux jurés et aux magistrats qui peut-être pensaient que la peine de mort pouvait avoir une vertu dissuasive, il répond en se servant de son propre échec, cinq ans plus tôt dans cette même enceinte judiciaire, à Troyes.

En 1972, il n’avait en effet pas pu éviter la décapitation à Roger Bontems accusé d’avoir tué, avec Claude Buffet, une infirmière et un gardien, à la prison de Clairvaux, alors que tout démontrait que seul Buffet avait porté les coups mortels. Jusqu’au bout, il avait cru que celui qui n’avait pas tué, ne pouvait être tué. Il apprendra de son erreur. Le combat contre la peine de mort n’était pas juridique, mais avant tout irrationnel et moral.

Eugène Tristan SAHI

 

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