Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu 21e président de la République de France. Il est à ce jour le premier et seul socialiste à avoir accédé aux plus hautes fonctions de l’État sous la 5e République. Il restera dans l’histoire comme le président qui, durant ses quatorze années au pouvoir, a fait voter l’abolition de la peine de mort ainsi qu’une série de lois économiques et sociales.
Il est 22 h 20, ce 10 mai 1981, quand, depuis son fief de Château-Chinon (Nièvre), François Mitterrand s’apprête à lire son premier discours de président élu. Sa victoire est le fruit de dix ans d’une stratégie patiente : d’abord reconstituer un grand Parti socialiste, en prendre la direction, marginaliser ses concurrents, notamment Michel Rocard, puis faire alliance avec les communistes, sans qui rien n’est possible. Au début des années 70, le Parti communiste français (PCF) pèse 20 % de l’électorat et est le plus grand parti de l’opposition.
Les deux premières années après son arrivée au pouvoir feront entrer Mitterrand dans l’histoire avec plusieurs réformes symbolisant son « état de grâce ». Abolition de la peine de mort, retraite à 60 ans, semaine de 39 heures, augmentation du SMIC, vague de nationalisations et cinquième semaine de congés payés. Autant de mesures qui ont marqué un tournant dans la société française. Si le reste du mandat de François Mitterrand était placé sous le signe de la rigueur et de l’alternance, les avancées sociales de ces premières années auraient marqué toute une génération : la « génération Mitterrand ».
La gauche française peine aujourd’hui à retrouver sa grandeur d’antan pour diverses raisons. D’abord, elle est minoritaire, le bloc de gauche de l’extrême gauche aux écologistes se situe autour de 30 % dans les intentions de vote à l’élection présidentielle. En 2012, au premier tour, François Hollande obtenait à lui seul 28,6 % et l’ensemble de la gauche 43,8 %. Ensuite, elle est divisée et sans pôle dominant. Les années 1980 furent la chronique de la domination du Parti socialiste et de l’affaiblissement du Parti communiste. Aujourd’hui, la gauche est divisée en trois blocs, pesant globalement le même poids, le PS, les Insoumis (LFI) et les écologistes (EELV).
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Parlementaire pendant 35 ans, 11 fois ministre sous la IVe République, président de la Vème durant 14 ans, François Mitterrand incarnait le renouveau du socialisme français et l’union de la gauche.